Il s'exprimera lundi : le chef de l'Etat réussira-t-il à dénouer la crise politique ?
A quelques jours de l'interview prévue du président de la République sur El Hiwar Ettounissi, les spéculations vont bon train sur les mesures qu'il va annoncer dans son intervention pour dénouer la crise politique que le pays connaît depuis la fin du dialogue de Carthage. La plus probable selon les observateurs c'est l'activation de l'Article 99 de la constitution qui stipule:
Le Président de la République peut demander à l’Assemblée des représentants du peuple, deux fois au maximum durant tout le mandat présidentiel, le vote de confiance sur la poursuite de l'action du Gouvernement. Le vote a lieu à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple.Si l'Assemblée ne renouvelle pas sa confiance au Gouvernement, il est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Président de la République charge la personnalité la mieux à même d’y parvenir de former un Gouvernement, dans un délai maximum de les trente jours, conformément aux paragraphes 1er, 5 et 6 de l’article 89. Si le Gouvernement n'est pas formé dans le délai prescrit ou s'il n'obtient pas la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple et appeler à des élections législatives anticipées, dans un délai de quarante-cinq jours au minimum et quatre-vingt-dix jours au maximum. Si les deux fois, l'Assemblée renouvelle sa confiance au Gouvernement, le Président de la République est réputé démissionnaire.
0n voit bien que ce choix présente des risques pour le président de la République, car en l'occurrence, Youssef Chahed est assuré de recueillir les 109 voix requis (les 43 voix de la coalition nationale (pro-Chahed) + les 69 voix d'Ennahdha dont le président qui a été reçu jeudi par le chef de l'Etat a réitéré son attachement à «la stabilité gouvernementale», autrement dit, au maintien de Youssef Chahed, soit 112 voix alors que la majorité absolue est 109. Il est à noter que trois députés ont démissionné ce vendredi de Nidaa Tounès. Il est probable qu'ils iront rejoindre les rangs de la coalition nationale.