Extraits de l'interview du chef de l'Etat à El Hiwar Ettounissi : Chahed doit solliciter la confiance du parlement

Nida

Il est dans une situation  catastrophique avec des démissions  en cascade. Mais son cas n’est pas isolé. Je pense au parti de Moncef Marzouki. En quelques heures, il a perdu 82 de ses cadres qui ont démissionné.

Je ne suis pas satisfait de ce qui se passe à Nida. S’ils ne sont pas satisfaits, rien ne les empêchent de le renvoyer. Il est certes mon fils, mais seulement à la maison. Je ne suis jamais intervenu en sa faveur et ceux qui soutiennent le contraire ne connaissent pas Béji Caïd Essebsi. Je n’accorde jamais mon soutien total à quelqu’un.

Ennahdha

Nous avons convenu  de nous séparer  à la demande d’Ennahdha qui est attachée au maintien  de Chahed.  Je me suis lié d’amItié  avec le cheikh. Mais quand il s’agit de l’intérêt du pays, il n’y a nulle place pour les sentiments. L’expérience avec Ennahdha  a été tout de même  positive. Elle nous a permis de connaître une période de  stabilité relative. J’ai tout fait pour que ce mouvement ne soit pas exclu de la vie politique

Chahed

Je n’ai rien contre lui. c’est moi  qui l’ai proposé. Je souhaite qu’il réussisse. Mais selon la constitution,  je n’ai pas autorité sur lui. Sa légitimité, il la tire de l’ARP. C’est pourquoi, il faut retourner au parlement pour obtenir sa confiance. Depuis des mois, on tourne en rond. Je lui lai conseillé de trouver une solution avec ceux qui l’accusent de mauvaise gouvernance. La seule solution, c’est le parlement. S’il  obtient la confiance le problème est résolu. Si j’avais de l’animosité à son égard j’aurais activé l’article 99 de la Constitution. Ce que je n’ai pas fait. Mais cela ne veut pas dire que je n’y aurai pas recours dans le futur.  

Le paysage politique, l'opinion publique  sont divisés aujourd’hui comme il ne l’ont jamais été sur le point de savoir si Chahed devait solliciter la confiance de l'Assemblée ou non. Je le répète : Pour désamorcer cette crise, il faut aller à l’Assemblée.