Samia Elfkih, chercheur tunisienne en Australie, veut promouvoir la diplomatie scientifique tunisienne
De Tokyo où elle a représenté l’Australie au Forum la Science et la Technologie dans la société (STS Forum), elle est rentrée à Tunis, porteuse d’une grande idée : œuvrer en faveur d’une diplomatie scientifique et technologique. Le ministre Khemaies Jhinaoui a été attentif à son initiative. Récit.
Samia Elfkih est en effet chercheur au CSIRO, l’Organisation fédérale australienne pour la recherche scientifique et industrielle (6 000 chercheurs). Après la Californie, Londres et Hawaï, la voilà installée à Canberra, la capitale australienne, travaillant sur l’utilisation des techniques pointues en génomique et bio-informatique pour résoudre des problèmes qui touchent à la santé publique, l’agriculture et la biosécurité.
Le Forum STS qui se tient chaque année depuis 15 ans à Kyoto, réunit des leaders du monde entier. Ils étaient cette année plus de 1400 leaders globaux en science, technologie, gouvernance et médias venant de 80 pays (en photo avec le Pr Elias Zerhouni nommé en 2002 par Georges W. Bush président du National Institutes of Health). La Tunisie y était représentée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous. Une brillante universitaire tunisienne, Rim Cherif, Maitre de conférence en télécom à l'ISECT Com et chercheur au laboratoire Grescom à Supcom Tunis y a également pris part.
Samia Elfkih a participé à la session de coopération en Science et Technologie, qui a porté sur le thème de « science and Technology Diplomacy and international collaboration ». Désignée comme rapporteur pour la session, elle a eu l’opportunité de s’exprimer sur l’importance de mettre en place des programmes de formation en diplomatie scientifique pour les chercheurs afin de les aider à mieux communiquer avec les figures politiques et les décideurs
L’idée lui tient à cœur et elle est allée frapper à la porte du ministère des Affaires étrangères pour en parler. A sa grande surprise, c’est le ministre lui-même qui accepte immédiatement de la recevoir. « Le ministre Khemaies Jhinaoui m’a prêté une écoute très attentive, s’intéressant aux détails de cette diplomatie scientifique et technologique. Il a particulièrement exploré les conditions de son déploiement au sein de la nouvelle Académie diplomatique qu’il monte actuellement en Tunisie, en conversion totale de l’Institut diplomatique, désormais ouvert, comme il me l’a expliqué, aux chargés de coopération dans les ministères, organismes, universités, et autres. Je ne pouvais trouver meilleur accueil à cette idée encore naissante dans le monde. »
Après un bref détour par Nabeul, le temps de s’enquérir des siens après les récentes inondations, Samia repart en Australie, enthousiasmée par sa rencontre avec le chef de la diplomatie tunisienne. « Je ne peux être plus ravie que de voir mon pays s’y inscrire parmi les pionniers», confie-t-elle à Leaders.