Quand la critique des Bleus tourne au procès contre la France plurielle
 Comme il fallait s'y attendre, l'élimination des Bleus du Mondial dès  le premier tour, est devenue une véritable affaire d'Etat en France avec  pour commencer un débat au parlement . Pour sa part, le président  Sarkozy a dû annuler tous ses rendez vous pour recevoir... l'ex capitaine  de l'équipe de France, Thierry Henry alors que les clameurs soulevées  par les grévistes de la fonction publique résonnaient jusqu'à l'Elysée.  C'est dire, l'émotion provoquée par ce que la presse n'hésite pas à  appeler "une catastrophe nationale". Qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit si  les mêmes réactions avaient été enregistrées dans l'un de nos pays.  Sans doute, que nos peuples n'ont pas le sens de la mesure, qu'ils ne  savent pas faire la part des choses, qu'après tout, ce n'est qu'un jeu  et qu'il faut raison garder. Mais passons... Parallèlement, les  plateaux de télévision et les studios de radio sont envahis par des  hommes politiques, des consultants, pour la plupart, d'anciens joueurs  de la "dream team" de 1998... et des sociologues pour débattre des  tenants et aboutissants de cette débâcle du football français. Je ne me  suis jamais douté que la France comptait autant d'entraîneurs et de  détenteurs de la science infuse: y a qu'à...
Comme il fallait s'y attendre, l'élimination des Bleus du Mondial dès  le premier tour, est devenue une véritable affaire d'Etat en France avec  pour commencer un débat au parlement . Pour sa part, le président  Sarkozy a dû annuler tous ses rendez vous pour recevoir... l'ex capitaine  de l'équipe de France, Thierry Henry alors que les clameurs soulevées  par les grévistes de la fonction publique résonnaient jusqu'à l'Elysée.  C'est dire, l'émotion provoquée par ce que la presse n'hésite pas à  appeler "une catastrophe nationale". Qu'est-ce qu'on n'aurait pas dit si  les mêmes réactions avaient été enregistrées dans l'un de nos pays.  Sans doute, que nos peuples n'ont pas le sens de la mesure, qu'ils ne  savent pas faire la part des choses, qu'après tout, ce n'est qu'un jeu  et qu'il faut raison garder. Mais passons... Parallèlement, les  plateaux de télévision et les studios de radio sont envahis par des  hommes politiques, des consultants, pour la plupart, d'anciens joueurs  de la "dream team" de 1998... et des sociologues pour débattre des  tenants et aboutissants de cette débâcle du football français. Je ne me  suis jamais douté que la France comptait autant d'entraîneurs et de  détenteurs de la science infuse: y a qu'à...
La mémoire courte de l'opinion publique française
A en juger par le flot d'injures déversés sur cette pauvre équipe de France sans attendre les explications des joueurs, on a l'impression qu'une partie de la classe politique française n'attendait que la calamiteuse prestation des bleus pour exprimer des positions jusque-là refoulées. Pour la droite française, c'est en quelque sorte, la "divine surprise" comme l'a été la défaite française de 1940 pour les Maurras, Doriot et Déat. Voilà l'occasion rêvée pour régler ses comptes à cette équipe black black black moquée dès 2005 par Alain Finkielkraut. Le décor est planté. La débâcle tourne au procès contre la France plurielle, la France métissée. Le chef de file des néoconservateurs français revient à la charge cette fois-ci en dénonçant pêle mêle "une équipe de voyous qui ne connaît qu'une morale, celle de la mafia" et "des gens qui se foutent de la France". les propos d'Anelka sont qualifiées "d'agression verbale d'une violence inouïe", alors que la revue Valeurs actuelles renchérit en dénonçant dans ces mêmes propos "le plus mauvais exemple que l'on puisse donner à la jeunesse". Seul rescapé de cette meute, Yoann Gourcuff dont les malheurs au sein de l'équipe se résumeraient en quatre mots: "trop beau gosse, trop blanc".
Le mot de la fin appartient à Finkielkraut, encore lui: "La France contemple le spectacle de sa désunion, de sa possible déliquescence". Oubliés la victoire de 1998, l'Euro 2000 et de la finale au Mondial 2006.
La droite française retrouve ses vieux démons, sans s'embarrasser du politiquement correct. On attend la suite...
Hédi