Youssef Saheb Ettabaâ, revisité et romancé par Maher Kamoun

Le premier roman historique de Maher Kammoun, Lella El Beya Qmar, parcours prodigieux d’une souveraine méconnue, 1862 – 1942, paru en juillet dernier s’est rapidement imposé en véritable succès en librairie. Les deux premiers tirages ont été épuisés en six mois et le troisième est en tête des ventes. C’est dire la passion soudainement prise par les lecteurs Tunisiens et leurs amis à des personnages clefs sous la dynastie husseinite. « Avec Aboul Mahassen El Wazir Youssef Saheb Ettabaa, ascension fulgurante et chute tragique (1765 - 1815), nous sommes en pleine saga d’un règne tout en éclat de Hamouda Pacha Bey, dont le Pr Mohamed El Aziz Ben Achour, a tracé un portrait haut en couleur sur Leaders, sous le titre de Hammouda Pacha Bey ou l’apogée de la dynastie husseinite (en photo).

Si Maher Kamoun ne cesse de prévenir qu’il n’a pas l’érudition des historiens de la haute facture du Professeur Ben Achour, il ne peut s’empêcher de promener son regard, à partir de faits historiques et d’évocations diverses sur une époque, des personnages, des ambiances et des intrigues. Quitte à s’affranchir du rigorisme des chercheurs, il laisse son imagination nourrir une plume trempée dans le roman. Le portrait qu’il fait alors de Youssef Saheb Ettabaa est alors passionnant à lire. Comment ce jeune mamlouk, ramené d’Istanbul en 1777 à l’âge de 13 ans par Baccar Jellouli, Caïd de Sfax, élevé à Dar Jellouli pendant cinq ans avant d’être offert, en 1781, au prince héritier Hammouda Pacha qui montera sur le trône en mai 1782, se frayera un chemin d’excellence jusqu’au sommet de l’Etat. Dans ce jeu d’intrigues, de passions, de coups bas, et de courtisaneries, rien ne l’empêchera de l’accomplissement d’œuvres majeures. La fin sera tragique et vaudra leçon.

Un livre qui se lit d’un plaisir haletant, et se savoure.