Mohamed Ibrahim Hsairi: Vers une Académie Diplomatique championne de l’interculturalité (Vidéo)
La pose de la première pierre de l’Académie Diplomatique coïncidera ce vendredi 3 mai avec la célébration de la journée nationale la journée nationale de la diplomatie tunisienne qui marque le 63eme anniversaire de la promulgation du décret portant création du Ministère des Affaires Etrangères. Ce projet qui sera réalisé dans le cadre de la coopération tuniso-chinoise se composera de plusieurs départements et aura pour mission d`assurer la formation et la formation continue des diplomates tunisiens et étrangers (notamment arabes et africains).
L’Académie comportera, également, un centre d’apprentissage des langues étrangères pour les diplomates tunisiens et proposera des cours d’arabe aux diplomates étrangers venant des pays africains, asiatiques et occidentaux.
Conçue en tant qu’institution internationale de recherche, l’académie sera dotée de laboratoires pour le suivi de l’actualité régionale et internationale, la prospection et la planification selon une démarche proactive.
Elle sera dotée d’un conseil scientifique regroupant des chercheurs tunisiens et étrangers. Des rencontres seront organisées dans ce cadre avec la participation d’experts et de chercheurs tunisiens et des pays frères et amis.
A ce propos, je me permets d'émettre quelques suggstions. Il s’agit de l’organisation par l’Institut Diplomatique pour la Formation et les Etudes (IDFE) qui cédera sa place à l’Académie, d’une rencontre qui groupera, en marge du 18ème Sommet de la Francophonie que notre pays accueillera au mois de novembre 2020 , les académies et instituts diplomatiques des pays des différentes régions d’appartenance de la Tunisie (maghrébine, arabe, africaine et méditerranéenne).
Sachant que des événements parallèles accompagneront le sommet de la francophonie, la rencontre proposée pourrait en faire partie et être organisée conjointement avec le bureau régional de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour l'Afrique du Nord qui sera installé à Tunis et, le cas échéant, avec d’autres partenaires. Ces travaux pourraient avoir pour thème « les académies et instituts diplomatiques et l’inter culturalité » et auront un double objectif :
1/ de mener une réflexion collective et approfondie sur le rôle qu’il incombe aux académies et instituts diplomatiques de jouer dans les contextes régional et international marqués par les tensions, les conflits et les crises de tous genres, économiques, environnementales, et surtout éthiques qui accroissent les sentiments d’insécurité et de méfiance des uns vis-à-vis des autres.
Autrement dit, la rencontre débattra de la contribution que ces institutions peuvent apporter, à travers la formation qu’elles offrent, pour que nos futurs diplomates soient en mesure de promouvoir le vivre-ensemble et de contribuer au resserrement des liens entre nos peuples, nos nations et nos cultures respectives tant à l’échelle régionale qu’à l’échelle planétaire.
2/ et de procéder à un échange d’idées et expériences qui nous permettra de mieux définir les orientations et la ligne de conduite que nous comptons donner à notre future Académie qui, faut-il le rappeler, entrera en fonction dans deux années.
A cet égard, il me semble qu’en raison de son format et des besoins limités de notre pays en formation dans le domaine diplomatique, notre académie devra nécessairement s’ouvrir sur les pays frères et amis.Or, pour ce faire, elle devra être capable de leur offrir une plus-value qui la distinguerait par rapport à des institutions similaires. Cette plus-value, devrait être cherchée dans le rôle qu’elle pourrait jouer dans la promotion de l’inter-culturalité, (ou la diversité culturelle) devenue l’un de nos besoins les plus urgents, et l’une de nos priorités les plus pressantes.
En effet, compte tenu des constantes qui ont toujours guidé notre politique étrangère et de l’ambition qui anime notre pays qui entend devenir un véritable pont entre le l’Afrique et l’Europe, il faudrait oeuvrer en vue de faire de notre académie « une Académie Diplomatique championne de l’interculturalité », qui pourrait constituer un facteur d’attirance pour les diplomates des pays frères et amis.
l faudrait commencer dès maintenant à propager cette image de notre future académie.Quant à la rencontre proposée, elle pourrait être une occasion propice pour émettre un message éloquent, celui d’une Tunisie fidèle aux principes et aux traditions de sa politique étrangère équilibrée et qui est animée d’une réelle volonté de contribuer à faire face aux nouveaux défis de notre monde de plus en plus interconnecté, et à ne ménager aucun effort pour jeter des passerelles solides et solidaires entre ses multiples cultures.
Mohamed Ibrahim Hsairi
Lire aussi
Pose de la première pierre du siège de l'Académie diplomatique