Tunisie - Argentine: Tango d’or à Buenos Aires (Vidéo)
«C’est une visite historique à plus d’un titre que celle qu’effectuera le ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui les 6 et 7 mai à Buenos Aires. La première depuis 24 ans, Habib Ben Yahya étant le dernier chef de la diplomatie tunisienne à s’être rendu en Argentine, en novembre 1995.» L’ambassadeur d’Argentine à Tunis, Claudio Javier Rozencwaig, s’en réjouit vivement, détaillant les retombées bénéfiques attendues.
«Si plus de 10 000 km de distance et 4 heures de décalage horaire nous séparent, dit-il, l’Argentine et la Tunisie sont si proches par leurs positions politiques convergentes, une longue amitié, les relations diplomatiques remontent à plus de 57 ans (depuis 1961) et une volonté commune de renforcer notre coopération bilatérale. En sa qualité de président du G20 (devant transmettre le relais en juin prochain au Japon), l’Argentine joue un rôle actif sur le plan international et appuie pleinement la candidature de la Tunisie au Conseil de sécurité. En outre, si notre réseau diplomatique est dense en Afrique du Nord, nous ne comptons que quelques ambassades en Afrique subsaharienne et nous voulons faire de la Tunisie un hub économique et commercial pour le continent.»
Multiplier les flux d’échanges et drainer des investissements. Les échanges commerciaux, reconnaît l’ambassadeur Rozencwai, sont encore modestes, n’excédant pas 220 MD en 2018, dont 23.5 MD seulement d’exportations tunisiennes, soit un taux de couverture de 12%. « Pourtant, souligne-t-il, de réelles opportunités s’offrent en Argentine aux produits tunisiens tels que les câbles automobiles, l’huile d’olive, et autres. Les importations en Tunisie portent notamment sur les céréales et la viande. Un partenariat est cependant très actif dans le domaine de l’industrie pharmaceutique avec les Laboratoires Teriak. Une banque serait également intéressée par une acquisition en Tunisie. Notre objectif est de promouvoir les investissements directs et le tourisme et d’accroître le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Divers accords de coopération seront d’ailleurs signés à cet effet lors de la visite du ministre Jhinaoui à Buenos Aires. »
Parmi ces accords, croit savoir Leaders, figurent notamment ceux relatifs à la coopération technique, l’action sociale, et au Cepex, en attendant la finalisation de ceux concernant la santé, la douane, l’industrie, le transport, la marine marchande, la femme et la sécurité. Il faut dire que la visite effectuée à Tunis il y a un an (le 2 avril 2018) par le ministre argentin des Relations extérieures et du Culte, Jorge Faurie, et ses entretiens avec son homologue Jhinaoui, avaient imprimé un nouvel élan à cette coopération bilatérale et la mise en place de nombre de commissions mixtes sectorielles.
L’adhésion au Mercosur
On ne peut évoquer le déplacement du chef de la diplomatie tunisienne à Buenos Aires sans parler de la question de l’adhésion de la Tunisie au Mercosur, ce marché commun du Sud, communauté économique qui regroupe plusieurs pays de l›Amérique du Sud et dont l’Argentine assure actuellement la présidence. Les négociations directes engagées pour la conclusion d’un accord établissant une zone de libre-échange seront sans doute relancées à cette occasion, avec comme objectif de fixer une date proche pour la tenue d’un deuxième round.
Depuis Buenos Aires, l’ambassadeur de Tunisie, Hichem Bayoudh, souligne toute l’importance de la visite du ministre Jhinaoui en Argentine et les perspectives prometteuses qu’elle ouvrira. Au programme, des entretiens avec son homologue, ainsi que les ministres de l’Economie et de la Production, le président de la Chambre des députés et celui de la Chambre de commerce arabo-argentine, et une conférence à l’Académie diplomatique.