Depuis décembre 2003, les crédits non professionnels ont triplé: faut-il s'en inquiéter ?
Pour faire face à leurs besoins croissants, les Tunisiens s'endettent de plus en plus. De 3073041 dinars à fin décembre 2003, les crédits non professionnels octroyés aux particuliers par le secteur bancaire ont pratiquement triplé pour passer à 9145066 dinars au 31 mars 2010. Comme il fallait s'y attendre, ce sont les crédits dédiés au logement qui accaparent la part du lion avec 6909894 dinars soit plus des deux tiers du total des crédits octroyés contre 2090601 dinars en 2003. Plus que jamais, l'acquisition d'un logement apparait comme l'objectif N°1 des ménages tunisiens. Arrivent ensuite, loin derrière, les crédits à la consommation avec 1946062 dinars, les prêts universitaires avec 814000 dinars et les crédits pour les véhicules avec 288296 dinars.
A l'exception des prêts universitaires qui ont quintuplé, puisqu'ils n'atteignaient que 174000 dinars en 2003, suivant ainsi l'accroissement exponentiel du nombre d'étudiants au cours de la décennie écoulée, et à un moindre degré des crédits à la consommation, les autres catégories ont, en moyenne, triplé. On notera également que la part des crédits-logement est tombé de 70% à 30% au cours de la période étudiée puisque les centres d'intérêt se sont diversifiés au fil des années.
Au final, les Tunisiens ont su, dans l'ensemble, raison garder malgré les tentations de plus en plus grandes et le tapage publicitaire auxquels ils sont soumis. Car, outre l'accroissement naturel de la population, le triplement des crédits accordés aux particuliers en moins de 10 ans traduit en fait l'amélioration du pouvoir d'achat des Tunisiens au cours de cette période et les mutations rapides que la société tunisienne a connues.