Pourquoi pas une concertation maghrébine pour faire face aux menaces qui pèsent sur les centres d'appels implantés au Maghreb ?
Les dernières menaces brandies par le secrétaire d’Etat français à l’emploi pour freiner la délocalisation des centres d’appels, notamment, l’adoption d’un arrêté gouvernemental imposant la transparence sur le lieu d’implantation et une surtaxe sur les appels en provenance de l’étranger ont provoqué un certain émoi au Maghreb et notamment en Tunisie et au Maroc qui pâtiraient le plus de ces mesures si elles venaient à être appliquées. Au fait, si ces mesures peuvent nuire aux économies des deux pays, elles risquent de ne pas épargner, non plus, la France, car si ces centres ont dû se délocaliser, et si ce mouvement s’est quelque peu accéléré ces derniers temps du fait de la crise, c’est parce qu’elles y étaient contraintes et forcées, ne pouvant plus faire face à des augmentations de coûts qui mettaient en péril leur existence même. Loin d’être une menace pour l’emploi, la délocalisation des centres d’appels, au Maghreb notamment, a permis à un grand nombre de ces centres de s’y refaire une santé et d’envisager dans une seconde étape une relocalisation comme on peut le constater depuis quelques mois.
Lors d’une intervention aux "Entretiens de la Méditerranée", le 25 mai dernier à Hammamet, le Ministre tunisien de l’Industrie et de la Technologie a, d’ailleurs, cité des exemples d’entreprises françaises et européennes qui tirent une partie de leur potentiel de croissance de leur site tunisien, pérennisant par là-même, l’emploi en Europe, contrairement à des a priori qui ont la vie dure au point d’avoir induit en erreur le secrétaire d’Etat français.
Le secteur des centres d’appels emploie 28000 personnes au Maroc et 12000 en Tunisie. Pourquoi dans ce cas, ne pas envisager une action à l’échelle maghrébine ou à celle des deux pays pour défendre leurs positions ? Ce serait sans doute une belle manifestation de la solidarité intermaghrébine.