Blogs - 23.07.2010

Après un sevrage de deux mois, les Tunisiens renouent avec leur sport favori

L'attente aura été longue cette année pour les amateurs du ballon rond. Plus longue que d'habitude puisque le Championnat  a été bouclé un peu tôt pour cause de Mondial. Justement, la Coupe du Monde, elle aurait pu constituer pour les supporters, un succédané. Mais les Messi, Muller, Villa, Robben ont eu beau multiplier les prouesses techniques, ce Mondial n'avait pas le même goût que les précédents où la Tunisie était présente, bien qu'elle ait été à chaque fois éliminée au premier tour. Et puis, rien ne vaut un derby avec un stade plein à craquer, l'entrée des joueurs sous les acclamations, sans oublier...l'inévitable banderole de l'association tunisienne de Fair play à laquelle, personne ne prête attention. Car, on est toujours assuré d'assister à un beau spectacle. Les joueurs sont en méforme ? Qu'à cela ne tienne. C'est le public qui s'en chargera aves ses chants, ses quolibets et ses...fumigènes dont personne n'a compris jusqu'à présent comment  ils pouvaient passer à travers les mailles des gardiens des stades, bien que strictement  interdits.

Sevrés de football, les Tunisiens (et un nombre croissant de Tunisiennes) vont donc retrouver à partir de ce week end, le chemin des stades. Pendant près de neuf mois, ils auront le loisir d'épancher leur trop-plein d'énergie. Il était temps. Il n'y a pas plus triste qu'un week end sans football, sans ces discussions animées avant  et après-match qui vont durer toute la semaine, sans ces émissions sportives qui durent, durent à n'en plus finir, sans qu'un seul téléspectateur éprouve le moindre ennui, ces joueurs à la retraite, ces entraîneurs virés par leur club, consultants autoproclamés, qui vont refaire le match à coups de "y a qu'à" et de termes techniques utilisés à tort et à travers pour impressionner plutôt que pour expliquer. Sans oublier les journaux du lendemain qui vont retrouver les 30% de lecteurs qui les ont désertés dans l'intersaison et puis les fast food, les cafés (c'est la mode.Ceux qui n'ont pu se rendre au stade préfèrent regarder le match dans les cafés avec leurs amis plutôt que chez eux devant le petit écran. Il parait que l'ambiance créée y est très proche de celle des stades), les vendeurs de drapeaux, de tee-shirts et autre petits métiers. Car le football ne fait pas vivre seulement les clubs, les joueurs, leurs agents ou les entraîneurs. Ceux-ci ne sont que la partie visible de l'iceberg. Il faut compter, aussi, avec les emplois indirects qui se comptent par milliers en Tunisie.

La FIFA plus puissante que... l'ONU ?

En, fait, c'est toute l'activité économique qui s'en trouve impulsée après la léthargie de l'été. Ni la Tunisie, ni les pays similaires en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud n'ont le monopole de cet engouement pour le football. C'est, certainement, aujourd'hui, la chose du monde la mieux partagée. Et lorsqu'une activité fait vivre autant de monde et génère autant de bénéfices, il est normal  que le business s'en mêle. Cela n'a pas tardé. Il y a belle lurette que le football et, à sa suite, la plupart des disciplines sportives (sait-on qu'il y a des joueurs professionnels de pétanque, de bowling ou de baby foot ?) ont cessé de n'être qu'un sport pour devenir un véritable business brassant des centaines de milliards d'euros.Quant à la Fifa, qui, il n'est pas indifférend de le souligner, regroupe 200 pays membres soit plus que l'ONU, elle est, peut-être, la seule organisation internationale (toutes activités confondues) à n'avoir jamais pâti d'une crise financière quelconque, recevant  régulièrement  et dans les délais les cotisations de ses membres au point d'aspirer à devenir plus qu'une organisation sportive, stricto sensu, cherchant parfois à imposer ses ukases aux pays membres. 

Il est vrai que les amateurs du ballon rond n'en ont cure de toutes ces considérations. Pour eux, le football se limite à un terrain rectangulaire sur lequel 22 bonshommes (qu'importe qu'ils soient milliardaires ou smigards) cherchent à leur faire plaisir pendant 90 minutes pour leur faire oublier leur réalité quotidienne. Tout le reste est littérature et élucubrations d'intellectuels.

                                                                                                                                                                                                                                  Hédi