En un an, les émissions de sukuk ont doublé: analyse

Les émissions de sukuk dans le monde ont atteint $13.7 milliards de dollar au cours du premier semestre de 2010, soit presque le double des émissions au cours de la même période de 2009.

«Nous estimons que la croissance devrait continuer à être aussi rapide au cours du deuxième semestre de 2010 compte tenu de la volonté de plusieurs émetteurs --domiciliés dans des pays où l’ancrage de la finance islamique est fort mais aussi dans d’autres pays-- d’entrer sur ce marché » a déclaré Mohamed Damak, Co-Directeur du groupe de travail sur la finance islamique au sein de Standard & Poor’s et auteur du rapport.
 
L’amélioration partielle des conditions sur les marchés internationaux a aussi contribué à cette performance. Au cours du premier semestre de 2010, les gouvernements—ou les entités publiques-- ont représenté la part la plus importante des émissions contribuant à hauteur de 75% des émissions dans un objectif de relance du marché. Nous avons aussi observé un retour de quelques émetteurs du secteur privé notamment des institutions financières et des entreprises du Golfe et de l’Asie. Ce retour devrait continuer dans la seconde moitié de l’année.

Le mois de Juillet 2010 a été marqué par la première émission de sukuk à partir du Japon. Cela montre que la globalisation du marché continue. Plusieurs émetteurs dans le monde non musulman seraient intéressés par émettre des sukuk si les conditions de marché s’améliorent.

Malgré cette performance, plusieurs questions majeures restent en suspens. « La gestion de défaut de sukuk, la standardisation de l’interprétation de la Charia dans le cadre d’émission de sukuk, et l’amélioration de la liquidité des sukuk sont des questions importantes qui peuvent influencer l’évolution future du marché » d’après M. Damak. « C’est la solution à ces questions—qui ne sera ni facile, ni rapide—qui va déterminer la direction future du marché».