Le 40e jour du décès de Abdesslem Ben Ayed, l'hommage de Noureddine Ktari
J'ai beaucoup entendu parler de «Slouma» avant de rencontrer Abdesslem Ben Ayed.
Je devais avoir 15 ans. J’accompagnais mon grand-père qui tenait à présenter les vœux de l’aïd à la famille Ben Ayed—Si Hamouda— notamment à sa cousine… Ce dont je me souviens encore aujourd’hui, c’est que la discussion tournait essentiellement et presque exclusivement autour de «Slouma», de ses succès universitaires et des projets de mariage qu’on lui préparait secrètement. Et puis ce fut son accident de la circulation sur la route de Sfax. Entre El Jem et Sakiet Ezzit, il était au volant d’une Citroen DS 115. A cause d’un excès de vitesse probablement, il se retrouva, au bord d’un oued, inconscient. Mon grand-père se tenait au courant de l’évolution de sa santé et en parlait constamment.
En 1952, la bataille pour l’indépendance entrait dans une phase cruciale. Les grèves se succédaient. Voilà des semaines que le Lycée de Sfax était fermé. Les parents commençaient à s’inquiéter. Le parti décida d’organiser des cours de rattrapage pour que les élèves soient prêts pour les examens.
Ma surprise fut alors de voir Abdesslem Ben Ayed parmi les enseignants destouriens. Son premier cours fut sur la Révolution de 1789, les libertés et les droits de l’homme. Nous demandions ces mêmes droits.
Dix ans plus tard, j’étais à Paris à la résidence universitaire Monsigny. Abdesslem Ben Ayed venait recruter des cadres pour la direction du budget. J’étais parmi ceux qu’il souhaitait recruter. J’avais réservé ma réponse car je souhaitais poursuivre mes études pour un doctorat en économie.
Nos chemins ne se sont plus croisés mais j’ai toujours eu des échos des plus élogieux par des amis qui travaillaient à l’UBCI.
Repose en paix Slouma. Allah yerhamek
Noureddine Ktari
Ancien secrétaire d'Etat
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