Nessma victime des Instituts de sondage?
Entre victimisation, suffisance et nouveaux lancements, les dirigeants de Nessma TV ne rompent pas avec le show-of. La chaîne à vocation maghrébine s’estime pénalisée par la mesure d’audience, ne s’offusque pas des longs tunnels publicitaires, justifiés par l’impératif de financement, ne prête pas grande attention à la polémique suscitée par Mouna Noureddine et son accent « sfaxien » et promet à son public de nouveaux programmes garantissant «de vraies émotions ».
S’adressant aux médias, mercredi soir, en présence de Tarek Ben Ammar, actionnaire de référence et Fethi Houidi, président du Conseil d'Administration ainsi que Ghazi et Rachid Karoui, Nébil Karoui déclare que "Nessma TV se sent lésée par les estimations de mesure d’audience en Tunisie. Il y a actuellement un vrai problème, une confusion " qu’il attribue aux raisons suivantes:
- «une confusion totale entre les différents indicateurs et notamment, les taux de pénétration et d’audience;
- l’étendue des zones d’enquête et taille de la population enquêtée est trop restreinte pour permettre des résultats fiables et significatifs, puisque les enquêtes se limitent aux villes de Tunis, Sousse et Sfax;
- les méthodes d’échantillonnage utilisées n'ont rien de scientifique (les échantillons choisis ne sont pas représentatifs), d'où des taux d’erreurs très élevés et des différences criantes entre les résultats des deux instituts de sondage tunisiens;
- le manque de professionnalisme des enquêteurs aggravé par l'absence de contrôle du secteur des sondages alors que les enjeux sont très importants. Pour Nessma, c’est l’emploi de 600 personnes qui est menacé et des millions de dinars d’investissement compromis. La solution: Il faut légiférer, comme dans d’autres pays. »
Trop de pub sur Nessma? «C’est le nerf de la guerre. Seules les pubs permettent de financer la création de nouvelles fictions, de nouvelles émissions, l’achat de programmes de qualité et le financement de films pour le cinéma. »
Polémiques autour de certains programmes de Nessma, Nébil Karoui a expédié la question en quelques mots. "Elle n'a pas lieu d'être, dit-il. Il n'y a aucune arrière-pensée. On a utilisé l'accent sfaxien comme on le fait dans notre pays depuis des décennies avec l'accent tunisois ou celui de la campagne sans susciter le courroux de quiconque. Quant au feuilleton sur le prophète Youssef, libre à chacun d'apprécier ou non. Nous sommes dans un pays libre."
S'agissant de l'émission "Jek el marsoul" inspirée d'une téléréalité italienne, Nébil Karoui promet "de vraies histoires avec de vraies émotions réelles". Le nom de l’animateur sera dévoilé dans quelques jours, les studios sont d'ores et déjà prêts.