La visite d'Erdogan : la classe politique s'inquiète, la présidence rassure
La visite du président turc Recep Tayeb Erdogan n'a pas fini de faire des vagues au sein de la classe politique.
Face à la polémique qui a entouré cette visite, la présidence de République a dû publier un communiqué dans lequel elle précise que « la Tunisie n’acceptera jamais que la moindre parcelle de son territoire échappe à la souveraineté tunisienne (...) Quant aux déclarations et les interprétations qui se suivent depuis hier (mercredi), qu'elles relèvent de la bonne foi ou d'une intention de nuire, n'engagent que leurs auteurs. Le président de la République tient à la souveraineté de la Tunisie, à son indépendance et celle de sa décision. C’est une question qui ne doit pas faire l’objet de discussion ou de surenchères. Il n’est pas question d’entrer dans une quelconque alliance, ni de s’y aligner».
Un ancien responsable interrogé par Essabah, s'est dit quant à lui inquiet de la visite d’Erdogan qu’il considère comme un pas vers une rupture totale avec la politique suivie par la Tunisie jusque-là et qui consiste à pratiquer un neutralisme positif qui place la Tunisie à égale distance de toutes les parties. C'est selon lui, la condition sine qua non pour que la Tunisie puisse avoir un un rôle dans ce conflit. Il a exprimé la crainte que cette visite ne soit le résultat de l'audience accordée à Khaled Mechri à Carthage et précède le ralliement de notre pays à l'axe du gouvernement Sarraj-Turquie et Qatar ce qui risque elon lui de nous valoir des inimitiés solides avec Haftar, la France et l'Allemagne et nous disqualifie de jouer un rôle dans la crise libyenne.
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