«Leaders Magazine» de mars 2020 : Kaïs Saïd, c'est moi le président, record de popularité, risque de populisme
Kaïs Saïed a encore une fois les honneurs de la couverture du magazine Leaders avec ce titre significatif : «C'est moi le président. Le nouveau chef d'Etat intrigue, séduit, irrite. Sa personnalité atypique, c'est du pain bénit pour les chroniqueurs. Malgré las dizaines d'articles qui lui sont consacrés, la matière le concernant est loin d'être épuisée.
Dans son numéro 106, La revue dresse le bilan des 100 premiers jours de Kaïs Saïed à Carthage. Ce qui est sûr, c’est que le démarrage n’a pas été sans fausses manœuvres: limogeages successifs perçus en règlements de comptes, absence à la conférence de Berlin sur la Libye, esquive d’accueillir Sarraj et Hafter pour un dialogue avec des ministres européens des Affaires étrangères, rétropédalage au sujet de la ‘’vision’’ de Trump pour le Moyen-Orient et « dénonciation » de l’ambassadeur de Tunisie auprès de l’ONU (révoqué), séparation d’avec « son ministre-conseiller » Abderraouf Betbaieb et « de son chef de protocole»... Autant de déboires que son entourage essaye de gommer par une prise de parole plus fréquente, et plus tranchante et une alliance en montée de puissance avec Ettayar et Echaab . Au détriment d’Ennahdha qui ne l’ignore pas et fait, pour le moment, le dos rond.
« Des députés qui s’injurient, une administration qui somnole (lorsqu’elle ne bloque pas) et un gouvernement qui fait du surplace (quand il n’échoue pas)». En quelques mots, Taoufik Habaïeb plante le décor dans lequel s’apprête à évoluer le nouveau chef de Gouvernement, Elyès Fakhfakh. Coincé entre un Kaïs Saïed qui entend s’ériger entre « un président unique, et puissant » et un parlement bigarré, chahuteur et iconoclaste et au surplus, sans boussole qui indique le cap à atteindre, sans engagement collectif pour soutenir son action. Autant dire, qu’Il est tenu à l’impossible.
Pourtant, l’éditorialiste retient l’espoir d’une solution et d’une union nationale élargie et renforcée, loin du populisme et de la centralisation des pouvoirs.
Ce que pensent les Tunisiens de la situation qui prévaut dans leur pays ?
Les enquêtes d’opinion ne servent qu’à réduire les facteurs d’incertitude. Elles offrent cependant, sans prétendre à la véracité totale, des éclairages très utiles lorsqu’il s’agit d’explorer ce que les Tunisiens ont dans la tête. Ils voient juste ! C’est ce que nous apprend un sondage d’opinion conduit à la demande de l’International Republican Institute (IRI, du Parti républicain américain), par Elka Consulting, au lendemain des dernières élections, du 3 au 15 décembre 2019, et dont les principaux résultats viennent d’être révélés mi-février dernier.
Ni tendres, ni complaisants, ni victimistes, ni exaltés, les Tunisiens jugent cash leur propre situation, leurs gouvernants, leurs institutions, expriment leurs souffrances, et leurs craintes tout comme leurs motifs de déception et d’espoir. Les indicateurs relevés méritent une lecture attentive.
Dans ce numéro également, un dossier bien documenté sur 100 ans de conflits palestino--israéliens, un spécial Suède à l'occasion de la semaine du Design signé Fatma Hentati avec une interview exclusive Affaires étrangères de la ministre suédoise des Affaires étrangères, un reportage sur la Fondation Dag Mammaskjöld; le point des relations tuniso-suédoises avec notre ambassadeur à Stockholm et la success story de Ghazi Fourati, un brillant homme d'affaires tunisien installé depuis 15 ans en Suède.
Avec son style inimitable, Mohamed Aziz Ben Achour nous relate un épisode méconnu des relations entre la Tunisie et la Tripolitaine, l’insurrection de Ghouma El Mahmoudi dans le sud tunisien au XIXe siècle.
Le lancement du dernier livre de Mansour Moalla édité par les éditions Leaders (Sortie de crise et union nationale Pourquoi et comment) a été célébré en présence d'un aréopage d'invités du monde de la politique et des finances pour sa pertinence et ses analyses visionnaires. Un reportage illustré sur cet évènement.
Enfin, Leaders rend hommage à trois grandes figures qui ont nous ont quittés dernièrement, le Dr Chédi Tebbane, l'un des pionniers de la pédiatrie tunisienne, l'homme d'Affaires, Fethi Ben Yedder et Jean Daniel, un monument de la presse française et même mondiale et grand ami de la Tunisie.
Sommaire
Opinion
• Et que le processus démocratique continue !
Par Riadh Zghal
En couverture
• Kaïs Saïed “C’est moi le Président !”
• Ce qu’en pensent les Tunisiens, ces indicateurs si parlants
• Ce que disent les Tunisiens. Une parole libre et pertinente
Nation
• Pourquoi Fakhfakh doit réussir
• Mansour Moalla célébré pour son œuvre et la pertinence de ses analyses visionnaires
• Spécial Suède, le design, les Tunisiens et la Tunisie
International
• Palestine – Israël, un conflit de 100 ans
Par Samir Gharbi
Chronique
• La symbolique des cent premiers jours
Par Habib Touhami
Société
• Les trésors dévoilés d’Ennejma Ezzahra
• Un épisode des relations entre la Tunisie et la Tripolitaine: L’insurgé Ghouma El Mahmoudi dans le Sud tunisien
Par Mohamed El Aziz Ben Achour
• Africa au Ve siècle : l’épisode vandale
Par Ammar Mahjoubi
• Abdelhay Chouikha, tel un sage grec, ce patriote authentique...
• Un autre père fondateur de la médecine tunisienne nous quitte
• Fethi Ben Yedder, l’ami admirable
• Jean Daniel, le Tunisien
Par Guy Sitbon
• Jean Daniel, un jeune homme avec son édito en bandoulière
Par Hélé Béji
Billet
• Pourquoi être plus royaliste que le roi ?
Par Hédi Béhi