Issam Jemaa, le mal-aimé
C'est peu dire que l'attaquant et international tunisien, Issam Jemaa ne fait pas l'unanimité. En équipe nationale de football comme à Lens, équipe de la Ligue 1 française. Parfois applaudi, mais souvent sifflé. En forme, il est capable de tout: marquer des buts impossibles, donner des passes décisives à ses coéquipiers, prêtrer main forte à sa défense quand elle est en difficulté. En méforme, il est méconnaissable, ratant des buts faciles, multipliant les maladresses et doit souvent quitter le terrain sous les huées du public. Se sentant fautif, Jemaa adopte généralement un profil bas et assume.
Mais il arrive aussi que le public réagisse mal, même quand Jemaa joue bien et marque des buts. Il suffit que le joueur commette une petite maladresse comme ce fut le cas, samedi dernier, au stade de Radès.Et là, c'est tout le stade qui entre en ébullition. Deux minutes plus tard, Jemaa marque le 1er but. Jemaa tient sa revanche. Au lieu d'exprimer sa joie, il se dirige vers les tribunes, le doigt sur la bouche.
Un geste qui ne prête pas à équivoque. Le public est sommé de se taire. La provocation suprême. Nous sommes à la 11ème minute. Il reste 68 minutes à jouer. Le joueur aura beau marquer le deuxième but, le public n'aura de cesse de le siffler et de le conspuer pendant tout le match. Résultat: c'est toute l'équipe qui s'en est trouvée déstabilisée. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'équipe s'est fait rejoindre en fin de match. Résultat final : 2-2.
On s'attendait à un carton pour la Tunisie. On devra de contenter d'un nul. Deux buts marqués contre le cours du jeu suite à deux erreurs grossières du gardien (pour le 1er but) et du capitaine, Haggi (pour le 2ème) et une triste soirée pour le sport tunisien qui résume à elle seule tous les maux de notre football: des joueurs blasés, un public agressif et un coaching désastreux.