L'avenue Hédi Nouira à Ennasr: un désert culturel !
Qui ne l'a pas visitée au moins une seule fois, ou n'en a pas entendu parler ? On y vient de partout, de Tunis,de la banlieue, mais aussi de l'intérieur. L'avenue Hédi Nouira à Ennasr, bien que surgie il y a une dizaine d'années à peine, a déjà tout d'une grande avec ses deux kilomètres bordés de buildings de 8 étages, dédiée, si l'on excepte quelques bureaux d'études et cabinets médicaux, aux loisirs et aux plaisirs du palais.
Ce ramadan, elle a confirmé tout le bien que l'on pensait d'elle. C'est, à la fois, l'avenue Bourguiba de Tunis et Bab Souika avec ses cafés bondés, transformés pour l'occasion en cafés-chantants, ses fast food et restaurants qui ne désemplissent pas, ses embouteillages monstres et, omniprésente, l'odeur fédite de la fumée dégagée par les centaines de narguilés mêlée à celle du carburant des voitures. Car, cette avenue, avec ses montées abruptes alternant avec les pentes raides n'est pas indiquée pour les flâneries à moins d'avoir une constitution physique hors du commun et de ne souffrir d'aucune maladie visible ou cachée.
Autres signes particuliers, l'absence d'espaces verts et d'espaces culturels. Rien de cela n'avait été prévu dans le plan d'aménagement. Un alibi en béton (c'est le cas de le dire !) pour les promoteurs qui n'en espéraient pas tant. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que l'avenue aux quatre vingts cafés ne dispose que d'une librairie et que le béton s'étende à perte de vue. Les loisirs et la culture sont-ils à ce point antagoniques ? Il faut bien le croire. En tout cas, tout le monde semble s'en accomoder.