Am Ali, 129 ans, le Doyen des Tunisiens vous adresse ses vœux
De ses paisibles oasis d’Ezzarat, près de Mareth à 50 km au sud de Gabès, Ami Ali Amri, qui bouclera le 5 octobre prochain ses 130 ans, passe un aïd savoureux, entouré de ses descendants affectueux. En ce jour de fête, il a arboré sa belle jebba des grands jours, sur sa fermla richement brodée, et étrenné sa nouvelle belgha, soignant sa mise pour recevoir l’envoyé spécial de Leaders et les autorités locales ainsi que les parents et les voisins venus nombreux lui présenter leurs vœux.
Le Doyen des Tunisiens n’en cache pas sa joie. Lui qui est né en 1880, avant l’occupation française, traversé le tumultueux XXème siècle, son colonialisme, ses crises et ses guerres et vécu tant d’évènements, n’espérait pas voir sa chère patrie recouvrer son indépendance, accéder à tant de progrès et jouir d’essor et de sécurité. «Transmettez mes vœux à tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes, dans le pays et à l’étranger, lance-t-il avec insistance à l’envoyé spécial de Leaders. Dites leurs que je suis fier de vous tous, et en premier lieu d’Erraïs Ben Ali. Il me couvre de son attention. A chaque moussem, il ne m’oublie pas et m’envoie l’Omda, le raïs baladya et le moatamed, chargés de mes cadeaux (H’deyetti). Hamdoullah, je ne manque de rien et je suis comblé d’affection et d’attention. Chaque fois que j’apprends une nouvelle réalisation, une réussite, j’en suis très heureux. Nefrah yasser bekoll tounsi yenjah ou bkoll ma yssir tawa fi tounes»
Pimpant, la mémoire intacte et l’esprit vif, Am Ali, faisant attention à son hygiène de vie, n’a rien changé à ses habitudes alimentaires, continuant à partager sur la maïda le repas familial, savourant les vieux mets d’antan. Ponctuel, il accomplit chaque prière dès l'appel du muedhin. Dans sa chambre sobre et si bien mise, avec le livre saint à côté du lit, il a tenu à accrocher au mur le drapeau national. « Je connais bien sa valeur et je sais ce qu’il nous a coûté de le reprendre. » Près de lui, il a demandé à ses enfants de mettre la photo du Président en Jebba : « il veille sur moi, comme sur nous tous et je sais qu’il volera à mon secours, en cas de besoin. Il très affectueux, h’naien, et fait beaucoup pour le pays.» Pour lui, c'est sa sécurité. Il se lève d'ailleurs pour décrocher le cadre et montrer de près le portrait.
Il y a aussi ses deux accessoires ne le quittent pas, l’inévitable éventail, outil précieux pour vaincre la chaleur de l’été et le tapis de prière, avec une petite pierre pour les ablutions.
Son message d’aïd aux Tunisiens, est « un message d’amour, d’abnégation, de cohésion nationale, d’entente, de solidarité et de travail, dans le bonheur. Hamdoullah ! Nous avons tout en Tunisie : la douceur de vivre, la sécurité, el mhabba oussoutra. Rabby hahfedh bledna ou raissna ouechaab el koll. »
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Reportage Photo exceptionnel de Mohamed Hammi - DR