Success Story - 17.09.2010

Asma Merdassi : le génie électrique, des montagnes Khemir aux Alpes françaises

Quatre sœurs, quatre success stories, les filles Merdassi. Alors qu’Ahlem et Ghaya sont assistantes hospitalo-universitaires, Hanene est docteur en droit et avocate. Quant à la cadette, Asma, elle vient de publier un livre issu de ses travaux de thèse en génie électrique à Grenoble. Focus sur le parcours de cette dernière, la cadette de la famille.
 

Enfant calme et disciplinée, Asma Merdassi ne s’est jamais fait prier pour faire ses devoirs. Bien au contraire, raconte-t-elle en souriant. « Je trouvais du plaisir à lire et à étudier. J’écrivais même des contes pour enfants que je donnais à corriger à mes professeurs ». C’est au lycée Khemais El Hajri de Jendouba que la jeune Asma passe toute sa scolarité et obtient son Bac en 2000. Dix ans après, la voilà déjà en post-doc. Avant cela, elle décroche son diplôme d’ingénieur en informatique industrielle et automatique à l’INSAT, une formation qu’elle qualifie de riche et polyvalente.

Ensuite, c’est le grand départ pour Lyon, tout d’abord, où elle réalise son Projet de fin d’études dans le laboratoire d’automatique et de génie de procédés LAGEP à l’Ecole supérieure de chimie physique électronique de Lyon (CPE) en même temps qu’un master de recherche en génie des systèmes automatisés en collaboration avec trois écoles (INSA Lyon, Ecole Centrale Lyon et Université Claude Bernard). L’opportunité de mener une thèse dans le prestigieux laboratoire de Génie Electrique de Grenoble (G2Elab) s’offre alors à elle. C’est sous la direction des Professeurs Seddik Bacha et Laurent Gerbaud et en collaboration avec plusieurs partenaires industriels dont EDF, Airbus, Renault, LMSImagine, et l’Institut Français du Pétrole (IFP) qu’elle a alors la chance de travailler une thèse dont le but était de développer un outil informatique qui permet l’obtention automatique des modèles exacts et moyens pour les convertisseurs statiques en électronique de puissance.

Soutenue en 2009, sa thèse est rapidement remarquée par les Editions Universitaires Européennes qui lui proposent de publier ses travaux dont ils apprécient la thématique et la qualité. Commence alors un travail de réécriture et de synthèse pour la jeune chercheur qui aboutit à la sortie en 2010 d’un ouvrage intitulé « La modélisation automatique pour l’électronique de puissance : outil d’aide à la génération de modèles exacts et moyens pour la simulation de systèmes mécatroniques ».

Point de répit pour Asma qui enchaîne cette année avec un post-doc au sein du même laboratoire qui porte sur la Sécurité des Infrastructures et Analyse des Risques, toujours en collaboration avec plusieurs partenaires industriels (EDF, Atos Origin, CEA, FP conseil). En plus de ses activités de recherche, Asma enseigne aussi plusieurs modules à l’INP de Grenoble, une ville qui lui réussit décidément bien.

Asma s’est engagée également dans des activités associatives, au sein du ROTARACT Club de Grenoble, en plus elle était membre du comité d’organisation de la journée des doctorants de Grenoble en 2008 et elle a participé à plusieurs activités au sein du laboratoire : tournois de foot, ski, randonnées et concours de pâtisserie qui contribuent à faire connaître la culture culinaire de notre pays.

Son rêve,  transmettre son savoir et son expérience aux étudiants tunisiens

Une vie bien remplie qui ne fait cependant pas oublier à la cadette des Merdassi ses parents qui sont pour beaucoup dans cette réussite, comme elle en témoigne. « Mes sœurs et moi ayant poursuivi nos études supérieures à Tunis, notre mère, professeur de dessin à la retraite, s’est consacrée à s’occuper de nous dans notre appartement d’Ennasr et notre père, ingénieur agronome, était à cheval entre Jendouba et Tunis. J’ai eu de la chance d’être entourée de parents aimants et protecteurs, mais toutes les bonnes choses ont une fin et le moment de me prendre en charge et de voler de mes propres ailes devait venir un jour ou l’autre ».

Mais Asma garde le contact avec certains de ses anciens professeurs à l’INSAT. Elle espère même vivement rentrer très prochainement à Tunis afin de transmettre l’expérience et le savoir qu’elle a eu la chance d’acquérir en France aux étudiants tunisiens. Ambitieuse, elle l’est puisqu’elle envisage des collaborations entre son laboratoire grenoblois et des laboratoires tunisiens. Rêveuse, elle l’est aussi, voulant créer son propre laboratoire de recherche ici à Tunis. Que serait l’ambition sans sa part de rêve …

Anissa Ben Hassine