L’Industrie Pharmaceutique tunisienne se mobilise pour faire face à la pandémie de COVID-19: L’exemple des Laboratoires SAIPH

Le ministre de l’Industrie, Salah Ben Youssef, et le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Sélim Azzabi, ont visité le mardi 14 avril plusieurs unités pharmaceutiques dans le but de s’assurer de la bonne marche de leurs usines et de leur capacité à couvrir les besoins des Tunisiens en médicaments et en produits sanitaires en cette période de pandémie.

C’est en marge de cette visite que nous avons sollicité Ramzi Sandi, Directeur général des Laboratoires SAIPH et Secrétaire général de l’Association tunisienne des médicaments génériques (ATMG), pour une interview exclusive pour Leaders et Leaders Arabiya.

M. Sandi a accepté de répondre à nos questions et de nous donner de plus amples informations sur les mesures prises par son laboratoire pour faire face à la situation.

Intérêt national et gouvernemental

M. Ramzi Sandi a d’abord noté l’intérêt que porte notre pays et son gouvernement à l’Industrie Pharmaceutique nationale qui a tant souffert pendant les 5 dernières années.

Les besoins des Tunisiens en médicaments sont assurés

M. Sandi nous a assuré que l’Industrie Pharmaceutique nationale a pris toutes les dispositions pour faire face à la  crise et assurer aux Tunisiens tous leurs besoins en médicaments essentiels, sachant que 3 médicaments sur 4 sont fabriqués localement.

Pour les Laboratoires SAIPH, les équipes industrielles ont été mobilisées pour accélérer la cadence de fabrication des médicaments et constituer les stocks nécessaires pour faire face à l’augmentation de la demande.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les 05 usines de SAIPH fonctionnent 7 jours  sur 7 et 24 heures sur 24 pour satisfaire les besoins en médicaments aussi bien du secteur public  que du secteur privé.

La sécurité des employés, une priorité absolue

Le renforcement de l’activité s’est fait dans le respect le plus strict des règles de sécurité des 600 employés de l’entreprise.

Les employés fragiles ou qui souffrent de maladies chroniques telles que le diabète ou l’hypertension artérielle ont été libérés.

Les bus assurant le transport des équipes ont été doublés et sont décontaminés après chaque voyage.

Les moyens de protection, masques, gants, gel hydroalcoolique… ont été distribués et leur utilisation rendue obligatoire.

Des séances de sensibilisation et de formation ont été organisées par les médecins du travail et un affichage massif des règles d’hygiène et des attitudes à adopter pour éviter la contamination a été effectué.

Enfin, toutes les mesures de protection ont été mises en place pour éviter la contagion par les personnes extérieures à l’usine, comme les clients ou les fournisseurs.

SAIPH a également instauré le travail à distance pour toutes les fonctions de support et de tous les employés ne travaillant pas directement dans les ateliers de fabrication.

Et l’hydroxychloroquine?

Il y a aujourd’hui une demande exceptionnelle de l’hydroxychloroquine au niveau international, a fait remarquer M. Sandi.

Nous avons quand même pu acheter un stock de matière conséquent nous permettant d’assurer la fabrication de ce produit pour assurer le traitement de près de 20 000 malades et une meilleure couverture des besoins. Conformément au protocole COVID-19 validé en Tunisie.

Nous notons au passage, a-t-il dit, que le prix de la matière première a été multiplié par 6 en l’espace de quelques semaines, à cause de la demande accrue au niveau international et de la spéculation.

Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous avons tenu nos engagements, comme nous l’avons fait auparavant au cours de l’épidémie de H1N1 en fabriquant les quantités nécessaires de SAIFLU. Nous avons entamé la fabrication de l’hydroxychloroquine et nous n’attendons plus que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la mettre à la disposition du ministère de la Santé et de la Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT).

Une partie de la quantité fabriquée sera offerte gracieusement au ministère de la Santé.

Citoyenneté

Aujourd’hui, nous avons l’opportunité  de donner un sens au mot «Citoyenneté», affirme M. Ramzi Sandi, en jouant notre rôle d’acteur efficient de la santé en Tunisie.

Notre responsabilité  et notre devoir sont de venir aujourd’hui en aide à nos concitoyens et à notre pays, à surmonter cette pandémie.

Le mot de la fin ?

Dieu protège la Tunisie

ربّي يحمـــي تـــونـــس