Santé militaire: Zéro Covid-19 dans l’armée et soutien précieux à tout le dispositif
Par Fatma Hentati - Le médecin général de brigade Mustapha Ferjani, directeur général de la Santé, reste humble devant la grande performance accomplie par l’armée tunisienne face à la pandémie de Covid-19. La charge qui lui incombe à la tête de la santé militaire est pourtant aussi lourde que délicate. Assurer la protection de l’armée contre ce virus à travers de draconiennes mesures préventives et une vigilance sans relâche, mais aussi mettre l’ensemble des structures médicales militaires à la disposition du gouvernement. Sans oublier la sécurisation sanitaire des équipages chargés de se rendre à Hong Kong, en pleine épidémie, chercher des équipements médicaux, puis aux quatre coins du monde rapatrier des Tunisiens, ou encore dépêcher en Italie une mission médicale de solidarité.
Le palmarès est éloquent. D’abord, aucun cas de contamination au Covid-19 n’a été heureusement enregistré au sein des armées tunisiennes. Mais aussi une opérationnalité totale lors de toutes les missions accomplies et une grande appréciation unanimement recueillie. Pas seulement en Tunisie, mais aussi en Italie où le regard des Italiens sur les Tunisiens a changé, grâce à la haute compétence des médecins et des paramédicaux envoyés à Milan.
«Nous nous tenons préparés face à toute pandémie, confie le général Ferjani à Leaders. Les règles d’hygiène sont déjà de base et toute l’infrastructure de santé militaire est constamment prête à interagir à tout moment, suite à n’importe quelle urgence.»
Le général Ferjani devait opérer à deux niveaux à la fois. Participant à des conseils de sécurité nationale, il était en outre désigné membre de la commission scientifique formée par le chef du gouvernement. Dans ce cadre, il a été chargé notamment de la gestion des lits de réanimation dans les hôpitaux publics et les cliniques privées. A la tête de la santé militaire, sa tâche n’était guère aisée.
Pièce maîtresse du dispositif, l’Hôpital militaire de Tunis devait être protégé afin qu’il puisse d’une part continuer à assurer la prise en charge des patients non-Covid-19 et de l’autre accueillir, dans un circuit séparé et sécurisé, les malades contaminés qui y étaient admis. L’unité militaire chirurgicale de campagne a été convertie en unité de réanimation, renforçant ainsi les capacités de l’Hôpital militaire de Tunis de pas moins de 50 lits.
Un protocole similaire de séparation des filières a été adopté dans les autres unités de santé militaire à l’intérieur du pays. De plus, un hôpital de campagne d’une capacité de 20 lits et un laboratoire mobile d’un niveau P4 capable de détecter les virus les plus virulents et de livrer des résultats en deux heures ont été déployés.
Une attention toute particulière a également été accordée, dans le même sens, au sud tunisien. C’est ainsi qu’en 48 heures seulement, un hôpital de campagne doté de 100 lits a été installé à Kébili et un laboratoire mobile déployé à Tataouine. Pas moins de 1 500 consultations médicales ont été effectuées en faveur des populations locales dans la zone.
Avec le sentiment du devoir accompli, le médecin et le militaire qu’il est ne lâche pas pour autant prise. Vigilance totale. Compétence, dévouement et discrétion..
Fatma Hentati
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