Habiba Nasraoui: De l’exercice de la démocratie
Par Habiba Nasraoui - La démocratie permet-elle toujours de cultiver l'intelligence du vivre ensemble ? Nous met-elle réellement à l'abri des conflits ?
La démocratie plutôt saine et harmonieuse, mais dont l’exercice met à nu une société déchirée par les antagonismes, soumet au débat public, une conception hégémonique du pouvoir.
Le déficit et crise au niveau de l’exercice de la démocratie, et par là de l’exercice du pouvoir dans notre pays tiennent au fait que l’on ne subordonne pas le principe de légitimité au respect de la légalité.
Les différentiels sociaux représenteraient à mon sens une institution efficace, fondée sur des valeurs ou sous valeurs, tel le népotisme, une réserve de favoritisme, qu’une caste de privilégiés, ne serait prête pour rien au monde à voir renversée. Une institution efficace généralement maintenue par des régimes despotiques, qu’une démocratie naissante, trébuchante, ne saurait démanteler. Une institution où se confondrait la relation d'exploitation et celles de domination et d'oppression. Une institution où le conflit social ne résulte plus d’un défaut d’intégration et représente plutôt un facteur d’intégration.
Les principaux piliers de l'exercice de la démocratie sont la responsabilité et la culture démocratiques, ainsi que la séparation des pouvoirs
• La culture démocratique est celle qui donnerait leur plein droit aux institutions, et bannirait la semaison des graines d'un nouveau régime despotique, et la floraison des germes d'une nouvelle dictature.
• Seul garant du respect du principe de la responsabilité démocratique est l’Etat de droit. L'Etat de droit est un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit.
• La séparation des pouvoirs, seule garante des libertés, du non-retour au despotisme, de l'équité sociale, de la démocratisation des institutions, de l'équilibre entre les différents pouvoirs.
A méditer, démocratisation des régimes politiques, institutionnalisation de la démocratie et démocratisation des institutions.
Habiba Nasraoui
Enseignante Universitaire, Ecole Supérieure de Commerce de Tunis