Hajer Gueldich: Pour une vision stratégique de la Tunisie vis-à-vis de l’Afrique et de l’union africaine
Par Hajer Gueldich - Depuis la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), le 25 mai 1963, la Tunisie a joué un rôle fondamental dans la consolidation des valeurs du panafricanisme à travers le leadership de Habib Bourguiba qui a contribué à la Conférence des Etats Indépendants d'Afrique qui s'est tenue à Accra, le 15 avril 1958, qui a débatu de la constitution des Etats Unis d'Afrique.
Le rêve des pères fondateurs du panafricanisme de voir une Union africaine (UA) intégrée politiquement, économiquement et socialement ne s’est pas encore réalisé, mais les étapes franchies sont importantes depuis que l’Union africaine fut lancée avec l’adoption de l’Acte constitutif de l’Union africaine, le 11 juillet 2000. Il faut savoir que le lancement de l’Agenda 2063 prônait la vision et le plan d’action pour construire une Afrique prospère, unie et intégrée et l’adoption de l’Accord historique sur la zone économique de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), le 21 mars 2018.
Ceci dit, et bien que la Tunisie ait donné son nom à l’Afrique (Ifriqia), nous constatons que notre pays n’a pas une vision stratégique claire, en termes politique, économique et diplomatique, vis-à-vis de l’Afrique et en dépit de quelques actions disparates et de quelques avancées modestes, qui restent insuffisantes, et qui ont été réalisées au cours de ces dernières années, la politique de la Tunisie vis-à-vis de l’Union africaine et vis-à-vis des pays de l’Afrique subsaharienne, doit radicalement changer. Hélas, la Tunisie ne dispose d’aucune vision stratégique en Afrique, pourtant ce ne sont pas les opportunités qui manquent.
1. Pourquoi faut-il redynamiser nos relations vis-à-vis de l’Afrique ?
Le positionnement maghrébin et africain de la Tunisie ne va pas au même rythme que l’évolution des politiques publiques des autres pays du monde très intéressés par le continent africain et en quête perpétuelle pour établir des liens économiques, stratégiques et sécuritaires avec les pays africains, afin de profiter de ce contient jeune, prospère et très riche en termes de ressources naturelles.
Notre pays a longtemps brillé par son absence et il est grand temps de se réveiller et de suivre de prés toutes les avancées astronomiques qui se font en Afrique, améliorer la perspective d’un partenariat dynamique et inclusif avec les autres pays africains et mieux s’insérer dans cette dynamique porteuse d’espoir et de prospérité pour notre pays.
De surcroit, la Tunisie devrait mieux se positionner dans l’échiquier continental et communautaire. Elle devra mieux faire entendre sa voix, en développant une véritable vision stratégique dans un contexte international de plus en plus dominé par la realpolitik et les rapports des forces.
Par ailleurs, le positionnement de la Tunisie, à l’échelle régionale et sous régionale en Afrique, sera déterminant dans les années à venir. Certes, cette vision stratégique devrait permettre à notre pays d’envisager des solutions axées sur la stabilité et la sécurité, garantes de la poursuite de la transition démocratique amorcée en 2011. Il convient, dans cette perspective, de développer une véritable approche multidisciplinaire, axée sur l’unité et la solidarité africaines et susceptible de faire des partenariats économiques solides, nécessaires à la relance de l’environnement économique, fortement touché depuis 2011 et encore plus fragilisé suite à la pandémie de la Covid-19 qui toucha le monde depuis le début de cette année 2020.
Pour l’instant, l’absence d’une vision stratégique claire de la Tunisie en Afrique, fondée sur la prise en compte de la dimension géopolitique du devenir du pays, se répercute négativement sur le poids de la Tunisie au sein de l’organisation panafricaine, que ce soit au niveau de la prise des décisions, ou au niveau de la gouvernance et du leadership. En effet, et contrairement au rôle pionnier qu’a joué la Tunisie comme pays fondateur de l’Organisation de l’Unité africaine, depuis les années ’60, nos hommes politiques aujourd’hui prennent des décisions conjoncturelles, souvent fragiles et dépendantes de la conjoncture politique du moment, fortement imprégnée par la pression de la rue, des médias, de la conjoncture économique et des urgences sociales et extrêmement influencée par les ingérences extérieures. Sans oublier la lenteur administrative, la bureaucratie et le dysfonctionnement flagrant de nos autorités de tutelle, ce qui tue l’effort et décourage l’investissement étranger.
Souvent, la Tunisie rate l’occasion de faire l’histoire, préoccupée comme elle l'est par des querelles politiques stériles, n’enfantant que désespoir et décadence. Nous restons en marge de l’histoire et de la géographie et notre présence dans les sommets des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, chaque année, passe toujours inaperçue. Soit nos leaders n’y attachent aucune importance, soit la présence de la délégation tunisienne est sans réelle répercussion politique. Nous faisons simplement de la figuration.
Cette désarticulation dont la Tunisie fait preuve, vis-à-vis de l’Afrique, nous fait perdre de précieux points de croissance et nous maintient toujours dans une position de soumission et de domination envers les grandes puissances. La Tunisie aurait beaucoup à gagner si elle privilégiait les partenariats Sud-Sud car elle négocie avec des pairs, contrairement aux rapports Nord-Sud qui privilégient toujours une position de domination, laissant l’économie tunisienne sous le joug de la mondialisation et de ses fluctuations dangereuses.
Certes, l’avenir de la Tunisie est en Afrique, c’est là où tout est à construire et à inventer.
Il est grand temps, pour la Tunisie, de se tourner vers l’Afrique, de fructifier ses liens avec les leaders africains, de sensibiliser le continent au potentiel humain dont elle dispose et de s’orienter plus vers les marchés africains, en faisant plus de connections aériennes avec les capitales africaines et en encouragent les jeunes diplômés en recherche d’emploi d’aller découvrir les pays africains et y investir, au lieu de chercher des voies clandestines pour atteindre l’Europe, dans des conditions inhumaines, ou périr au large de la méditerranée.
Indubitablement, l’élaboration d’une stratégie claire à court, à moyen et à long terme reste un défi pour la Tunisie, un pays où la pérennité des politiques publiques et la continuité de l’Etat laissent à désirer, conséquemment à l’instabilité politique et au désordre qui y règnent depuis maintenant dix ans. Au-delà de ces paramètres, entre en jeu aussi l’appartenance de la Tunisie à un monde globalisé où les défis économiques et géopolitiques sont de plus en plus difficiles et compliqués. C’est la raison pour laquelle, la diplomatie tunisienne doit s’engager encore plus dans la quête de meilleures connections pour la Tunisie en Afrique ; des visites officielles du Chef d’Etat et des hommes d’affaire, en destination des pays de l’Afrique subsaharienne, doivent se multiplier ; de nouveaux marchés devront fleurir et des opportunités nouvelles pour la Tunisie devront être trouvées en Afrique.
2. Comment améliorer le positionnement de la Tunisie au sein de l’organisation panafricaine ?
La Tunisie, qui est membre fondateur de l’OUA/UA, depuis sa création le 25 mai 1963, avait, au fil des années, adhéré à un certain nombre de traités, conventions et protocoles de l’OUA/UA et avait marqué son intention de devenir membre des groupements infrarégionaux de l’Afrique, afin d’assoir et affermir son élan pour faire partie de l’approche intégrationniste prônée par les leaders africains.
Le dernier en date, la ZLECAF, constitue le plus grand marché régional et continental au monde, avec plus d’un milliard et demi de consommateurs. Il s’agit d’un espace où il y aura libre circulation des personnes et des biens, si tous les Etats africains y adhèrent. L’accord ZLECAF régit le commerce des marchandises, le commerce des services, les investissements, les droits de la propriété intellectuelle et la politique de la concurrence. Après avoir signé cet accord, le 21 mars 2018 à Kigali, la Tunisie l’a ratifié en juillet 2020, permettant ainsi à notre pays de bénéficier d’un vaste marché de 1,2 milliards d’habitants, de développer le commerce tuniso-africain et de booster l’emploi des jeunes, tout en facilitant l’accès des entreprises tunisiennes aux marchés africains.
De surcroit, il est à rappeler qu’en 2018, la Tunisie est devenue membre à part entière du Marché commun pour l’Afrique orientale et australe (COMESA). Cette adhésion permettra à la Tunisie de devenir membre de la zone de libre échange tripartite composée du Marché commun pour l’Afrique orientale et australe (COMESA), de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique Australe (SADC).
En outre, la Tunisie a réussi à obtenir le statut de membre observateur au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), après avoir conclu un mémorandum d’entente entre la CEDAO et la Tunisie en novembre 2017.
Autre succès diplomatique de la Tunisie : il s’agit de la signature de notre pays, le 13 avril 2017, de l’article 34 paragraphe 6 du Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CAfDHP), relatif à la déclaration reconnaissant la compétence de la Cour à recevoir des requêtes émanant d’individus et d’organisations non-gouvernementales (ONG) ayant le statut d’observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. La Tunisie est parmi les rares pays africains qui ont accepté cette déclaration. Notre pays avait, par ailleurs, accueilli la 51e session ordinaire de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples au mois de novembre 2018.
Aussi, il y a lieu de rappeler que la Tunisie a dernièrement soumis les instruments de ratification de la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption au bureau du Conseiller juridique de l’Union africaine en février 2020, suite à son adoption par l’Assemblé des Représentants du Peuple au mois de juillet 2019.
Néanmoins et en dépit de toutes ces avancées, beaucoup reste à faire. Plusieurs autres instruments africains restent inconnus ou encore en attente de ratification. Par conséquent, notre pays doit s’investir encore plus dans la vulgarisation, la connaissance, la ratification et la mise en œuvre de l’arsenal juridique innovant et innovateur sur plusieurs aspects du droit communautaire africain. La Tunisie doit s’aligner sur les objectifs et aspirations de l’Agenda 2063 et, par la même, oser de changer ses stratégies politiques et économiques vis-à vis de l’Afrique et des Etats africains, s’approcher plus du cadre continental et croire réellement en l’intégration africaine, s’enthousiasmer pour les programmes et actions de l’organisation panafricaine et s’engager pleinement dans la sensibilisation de sa population aux opportunités qui s’offriront à nous grâce à un vouloir vivre ensemble dans l’espace africain commun.
Ceci n’est pas un choix, c’est une nécessité, imposée par un monde qui bouge et qui se consolide autour de groupements régionaux et continentaux. Cette politique intégrationniste et ces visions stratégiques nouvelles rapporteront beaucoup à la Tunisie en termes de prospérité, de développement, de sécurité, de justice et de solidarité.
3. Importance de l’appui des candidatures tunisiennes pour les postes au sein des organes de l’UA
L’Union africaine, tout comme l’Union européenne, est une structure complexe, composée d’organes politiques, judiciaires, économiques, financiers, sécuritaires et autres. Les hautes fonctions au sein de cette institution sont accessibles soit via les élections, soit via un appel à candidature et le passage d’un entretien oral après sélection des dossiers.
Les organes politiques de l’Union africaine sont la Conférence de l'Union, le Conseil exécutif, le Comité des représentants permanents, la Commission et le Parlement panafricain. Pour ce qui est de la Commission de l’Union africaine et après avoir introduit la réforme institutionnelle de l’UA, confiée au Président Paul Kagame et son équipe en 2017, elle sera composée, à partir de 2021, du Président, du Vice-président et de six Commissaires (au lieu des huit actuels). Les portefeuilles des Commissaires seront déclinés comme suit : Agriculture, développement rural, économie bleue et environnement durable; Développement économique, commerce, industrie et exploitation minière ; Éducation, science, technologie et innovation; Infrastructure et énergie; Affaires politiques, paix et sécurité; Santé, affaires humanitaires et développement social.
La Conférence élit le Président et le vice-président de la Commission. Le Conseil exécutif élit les Commissaires qui sont ensuite nommés par la Conférence. Ils sont élus pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois.
Parmi les autres organes de l’Union africaine, il y a aussi les organes judiciaires, notamment la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CAfDHP), la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) et la Commission de l’Union africaine pour le droit international (CUADI). Dans ce sillage, il n’est pas vain de rappeler l’élection du Professeur Rafaâ Ben Achour comme membre de la Commission de l’Union africaine pour le droit international (CUADI) de 2009 à 2013, ensuite son élection comme juge à la Cour africaine des droits de l’Homme et de peuples (CAfDHP) pour un premier mandat de 2014 à 2020.
Aussi l’élection de Mme Hajer Gueldich comme membre de la Commission de l’Union africaine pour le droit international (CUADI) pour un premier mandat de 2015 à 2018, ensuite pour un deuxième mandat allant de 2018 à 2022 et sa désignation comme membre de l’équipe du Président Paul Kagame des personnalités africaines éminentes pour la réforme institutionnelle de l’Union africaine, depuis 2017.
S’y ajoute l’élection de M. Hatem Essaiem comme membre de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) pour un premier mandat de 2017 à 2022.
Mis à part les postes élus, certains tunisiens travaillent au siège de l’organisation panafricaine à Addis abeba. On peut citer notamment M. Mourad Ben Dhiab, Mme Leila Ben Ali, M. Jalel Chelba et Melle Eya Chebbi.
Néanmoins, et par rapport au quota de la Tunisie concernant le nombre de tunisiens ayant droit à faire partie du personnel de l’UA, on est toujours sous représenté, comparé aux autres Etats africains. Ignorance ? Manque d’intérêt ? Manque de motivation ? Manque de volonté politique ? Ou en raison de toutes ces causes à la fois ? En tout cas, il est temps de se pencher sur le rôle pionnier que devra jouer la Tunisie au sein de l’organisation panafricaine et il est plus qu’urgent d’interpeller les décideurs, afin de mieux se positionner en Afrique.
A cette fin, l’appui des candidatures tunisiennes au plus haut du sommet de l’Etat aura un impact important sur notre pays. D'une part, elle mettra l'accent sur la dimension africaine de la Tunisie dans sa politique étrangère et renforcera la position de la Tunisie par rapport aux pays africains et aux intérêts communs avec les Etats membres de l'Union africaine. Ensuite, elle donnera plus de chances à ce que les compétences tunisiennes puissent accéder à des postes de leadership dans la Commission de l'Union africaine, ainsi que les autres organes de l’UA. Les candidatures féminines sont particulièrement encouragées.
D'autre part, et par rapport à la région du Nord, il est grand temps pour la Tunisie d'être représentée. Contrairement à l’Algérie et à l’Egypte, par exemple, la Tunisie n’a jamais été représentée au sein de la Commission de l’Union africaine.
Le travail du Ministère des affaires étrangères, via les négociations bilatérales et multilatérales, en sus d’une campagne électorale d’envergure afin de maximiser les chances, pour la Tunisie, de voir ses hauts cadres remporter les prochaines élections prévues en février 2021, seront de mise et se devront d’être prises de façon ouverte, transparente et inclusive. A ce titre, seront candidats de la Tunisie au cours des élections de 2021, M. Rafaâ Ben Achour pour le poste de juge à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (pour un deuxième mandat) et Mme Hajer Gueldich au poste de Commissaire à l'éducation, la science, la technologie et l'innovation à la Commission de l'Union africaine.
4. Rôle de l’Université tunisienne dans la formation des futurs leaders panafricanistes
Le lancement du Master de recherche en droit et politiques de l’Union africaine au sein de la Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis- Université de Carthage, à partir de l’année universitaire 2019-2020, s’insère justement dans cette quête de formation d’excellence des futurs hommes et femmes politiques et juristes, représentant la Tunisie et devant être imprégnés par les valeurs panafricaines et les aspirations de l’Agenda 2063. Ce Master a pour objectif principal de permettre aux étudiants d’acquérir une solide connaissance des règles de fonctionnement de l’Union africaine et des principes fondamentaux du droit de l’Union africaine. C'est aussi un Mastère inédit car aucune Faculté de Droit et de sciences juridiques en Tunisie et dans le monde n'a, jusqu'à présent, crée un Mastère de recherche entièrement dédié à l'Union africaine.
Il y a vraiment une forte demande sur ces sujets et la Tunisie doit bien se positionner dans l’échiquier global des relations internationales et faire une bonne lecture des années à venir, tout en préparant une stratégie efficace pour conquérir le marché africain, tant au niveau politique, économique, culturel, académique, etc. Le droit de l'Union africaine est, jusqu'à présent, mal connu et peu diffusé en dépit de sa richesse et bien qu'il innove sur un certain nombre d'aspects.
Par conséquent, l’objectif de ce Mastère sur le droit et les politiques de l’Union africaine est de suivre de prés les activités de l’Union africaine et de ses différents organes politiques, juridictionnels, financiers, économiques et autres institutions ; mais aussi de commenter l’évolution de ses communautés régionales et sous-régionales et analyser les rapports qu’entretient l’UA avec certaines autres institutions et organisations régionales et universelles, à la lumière de l’actualité internationale et des événements récents.
L’intégration entre les pays africains, devenue une nécessité impérieuse à l'heure de la mondialisation et de la globalisation, doit avoir plus d’effectivité et plus d’efficacité dans l’action de l’Union africaine, mais aussi il est primordial d'aborder tous les aspects du régionalisme et de l'intégration, tels qu'énoncé à l'Agenda 2063, dans un cadre académique et de recherche. L'intégration en Afrique reste une matière très dense et très riche et qui mérite l'attention des chercheurs et des académiciens.
Cette formation permettra alors aux étudiants d’acquérir de solides connaissances des différentes règles qui régissent le fonctionnement de l’Union africaine, ses différents départements ainsi que le rôle qu’ils sont appelés à jouer dans le développement du continent ; de maîtriser les règles juridiques existantes devant favoriser l’intégration africaine et de se familiariser avec les stratégies de l’Union africaine pour la paix, la sécurité et la stabilité du continent.
Au vu de tous ces défis et de toutes ces perspectives, il est impératif, pour la Tunisie, de prendre le recul nécessaire et faire une réflexion critique par rapport aux programmes, ambitions et objectifs que notre pays comptera atteindre en Afrique dans les années à venir. Pour cela, une vision stratégique africaine plus claire et plus performante devra être tracée et mise en œuvre, tout en prenant en considération les nouveaux dilemmes auxquels la Tunisie et l’Afrique feront face dans l’avenir et tout en misant sur la valeur ajoutée que notre pays pourra gagner si nos calculs stratégiques convergent avec les attentes du continent africain et les objectifs de l’Agenda 2063.