Du sport à la télévision...à perdre la raison !
On connait l'engouement des Tunisiens pour le sport. Nos chaînes de télévision en sont si conscientes qu'elles ont décidé hier de nous gaver de football (les autre disciplines seront traitées en milieu de semaine) : plus de six heures d'antenne sur trois chaines et en prime time s'il vous plait !
La veille, on avait eu droit, déjà, à quelque dix heures de football entre retransmission de matches et émissions sportives. Et on n'est pas au bout de nos peines. Tout au long la semaine, on fera la part belle au sport avec encore et toujours une nette prépondérance du football. Qui a dit que la multiplication des chaines est de nature à tirer vers le haut la production télévisuelle et à offrir un plus grand choix aux téléspectateurs. Les sociologues des media devront revoir leur thèses sur l'interaction entre pluralité du paysage médiatique et amélioration des programmes. Et à cet égard, la Tunisie peut leur servir de cas d'école. J'entends d'ici les protestations des responsables des chaînes : le public aime ça. Oui, mais, la télévision dans nos pays a aussi un autre rôle à jouer.
Dans les pays avancés, il y a, à côté des télévisions commerciales, des chaînes culturelles et thématiques dont certaines ont choisi comme devise 0% football. Ce qui ne les empêche pas d'être regardées par un frange importante de la population. En Tunisie, et en l'absence de telles chaînes, cette mission doit être assumée par nos chaînes généralistes et surtout publiques financées comme on sait par l'Etat et les citoyens. Ce n'est pas encore le cas. Pourtant, trop de sport finit toujours par lasser. Et il n'est pas exclu que les téléspectateurs finissent avec le temps par reprendre leurs vieilles habitudes et migrer vers d'autres chaînes arabes ou françaises. Et là, ils auront l'embarras du choix.