Comment Mechichi compte ‘’mettre en valeur la diplomatie tunisienne, lui laisser plus d’initiatives et lui donner plus de moyens’’ (Vidéo et Album Photos)
Modéré, prudent, mais affichant une vision claire ! Hichem Mechichi se déclare fermement résolu à mettre en valeur l’action de la diplomatie tunisienne, lui accorder une plus large mage d’initiative et la doter, dans l’optimisation du disponible, plus de moyens. C’est ce qu’il affirmé en ouvrant lundi matin au siège du ministère des Affaires étrangères les travaux de la 38ème conférence annuelle des ambassadeurs, consuls généraux et consuls de Tunisie à l’étranger. Forger un cadre juridique approprié aux agents et personnels du ministère, redessiner la carte du réseau diplomatique et consulaire, inventer de nouveaux mécanismes d’action, encourager la parité du genre, et renforcer la coordination interdépartementale pour faciliter le travail entre le ministère, les postes à l’étranger et les différents ministères et organismes : le chef du gouvernement s’y engage.
Parmi les missions essentielles que le chef du gouvernement invite les chefs de missions diplomatiques et consulaires tunisiens à accomplir avec la plus haute importance, la lutte contre le terrorisme et la mobilisation de la coopération économique, avec son corollaire, le financement. Pour le terrorisme, il s’agit pour Mechichi de renforcer toutes les formes appropriées de coopération en la matière, d’alerte, d’anticipation et de traque. Quant à l’impérative coopération économique, elle doit favoriser la promotion des exportations, du tourisme et de l’investissement extérieur, mais aussi et surtout, la mobilisation de dons et de financements à des conditions avantageuses, afin d’accélérer la relance économique et de créer des emplois.
‘’Rien ne saurait nous coûter cher...’’
Le chef du gouvernement est très clair dans ses propos. Pour mettre en œuvre efficacement la politique étrangères tracée par le président de la République (comme l’en investit la constitution), il est impératif de consolider l’appareil diplomatique, à tous les niveaux. « Il n’y a pas plus important pour nous que de valoriser le rôle des diplomates et de récompenser leurs efforts et sacrifices, et rien ne saurait nous coûter cher », affirme Mechichi, répondant à une question de Leaders relative à l’élaboration d’un statut particulier des agents et personnel des Affaires étrangères. Sur le même élan, il déclare que : Le redéploiement du réseau doit tenir compte des nouvelles réalités économiques et des intérêts de la Tunisie, comme c’est le cas pour l’Amérique Latine, l’Asie ou l’Afrique, quitte à imaginer différentes formules idoines. » Le ministre des Affaires étrangères et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, sera plus explicite à ce sujet mentionnant devant la presse la reprise de la formule des missions diplomatiques, consulaires et économiques itinérantes.
La prise en charge des Tunisiens à l’étranger constitue pour Hichem Mechichi une priorité absolue, à plus d’un titre. « Ce n’est pas par hasard, commencera-t-il par souligner, que j’ai tenu à unifier la tutelle des services concernés sous le ministère des Affaires étrangères couvrant déjà les affaires consulaires. Pour avoir géré le retour des Tunisiens à l’étranger, suite à la pandémie du Covid-19, je peux témoigner de l’engagement patriotique total et entier de nos compatriotes expatriés, de leur sens de la solidarité et de leur attachement au pays natal. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau, ils se sont toujours illustrés par leur contribution substantielle à l’économie nationale, au ressourcement de l’épargne et au soutien de leurs familles en Tunisie. C’est pourquoi, nous devons revoir et améliorer toute la politique publique en leur faveur et les entourer d’une pleine sollicitude. »
Rappelant les fondamentaux de la diplomatie tunisienne, le chef du gouvernement, a réitéré les positions officielles exprimées par le chef de l’Etat. Qu’il s’agisse de la Palestine, de la Libye, de la Syrie ou du Yémen, la Tunisie demeure fidèle à ses positions, de soutien, de solidarité et de non-ingérence. Mechichi rappellera au détour que la Tunisie, qui préside le Sommet Arabe (depuis mars 2019), se doit de jouer son rôle actif sur ces questions.
Un statut approprié, une cartographie à redessiner, plus de moyens et mieux de coordination : le chef du gouvernement n’a pas laissé les diplomates tunisiens indifférents à ses propos. Ils en attendent aujourd’hui la concrétisation.
Fatma Hentati
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