20% de croissance/an : l'assurance-vie décolle, enfin !
10% de croissance chaque année, soit deux fois le taux de croissance de l'économie : c'est le taux de croissance moyen du secteur des assurances au cours de la dernière décennie. une croissance à deux chiffres qui traduit la capacité de résilience du secteur face à la crise économique. La restructuration du marché financier engagée dès l'année 2000 a réussi au delà de toute attente, souligne notre confrère Les Afriques, dans le dossier spécial qu'il consacre au secteur.
Alors que la croissance annuelle de la branche auto qui représente encore près de la moitié des primes stagne autour de 3%, depuis une décennie, un produit a connu une croissance exponentielle qui a permis de tirer vers le haut, ce secteur : l'assurance-vie. Produit marginal jusqu'à la fin du siècle dernier avec à peine 4,5% des primes émises, cette branche a vu sa part passer à 13,11%, soit un taux de croissance de 20%/an, dopée par la déduction des primes d'assurance-vie de l'assiette imposable à concurrence de 3000 dinars et la distribution des contrats d'assurance-vie dans les bureaux de poste et les agences bancaires.
L'assurance-vie, bientôt un produit-phare ?
Compte tenu du vieillissement de la population et les craintes suscitées par les difficultés rencontrées par les caisses de retraite, tout indique que nous sommes en présence d'une tendance lourde. Anticipant une croissance de la demande sur la foi d'études réalisées notamment par la société de bourse MAC SA, la plupart des assureurs, après l'avoir boudé, ont décidé de se lancer dans cette branche. C'est ainsi que la STAR, avec l'appui de son partenaire stratégique, Groupama a décidé la création d'une filiale assurance-vie. Elle a été devancée par la compagnie Maghrébia. Tout indique donc que cette branche a de beaux jours devant elle d'autant plus que le dernier obstacle à sa progression sera levé avec l'entrée en lice de la Banque islamique Zitouna qui s'apprête à lancer des produits d'assurance-vie Halal.
D'autres produits sont appelés également à se développer, le secteur ayant encore une marge importante de progression avec une prime d'assurance annuelle moyenne par habitant de 107 dinars en 2009, un chiffre qui a certes décuplé en dix ans mais qui reste six fois inférieur à la moyenne mondiale. Les compagnies d'assurances ayant compris qu'elles ont tout intérêt à développer de nouveaux produits plus rentables que la branche auto qui bien que déficitaire contribue, pour une large part, à donner d'elles une image peu flatteuse dans l'opinion publique.