News - 04.10.2010

Aziz Milad et Henri Giscard d'Estaing à l'IPEMED: comment renouveler le tourisme au Sud de la Méditerranée

Paris – Correspondance spéciale pour Leaders – Session spéciale vendredi matin au Clos des Lilas, sur le boulevard Montparnasse avec MM. Aziz Milad et Henri Giscard d’Estaing en tête d’affiche du premier rendez-vous de la rentrée des « Petits déjeuners de la Méditerranée », organisés chaque mois par l’IPEMED. Affluence record, plus de 60 personnalités pour un thème d’actualité : le renouvellement du tourisme au Sud de la Méditerranée. Au grand bonheur de Radhi Meddeb, Président et Jean-Louis Guigou, Délgué général. Extraits.
Avec la perspicacité qu’on lui connaît et toute son expérience, M. Milad a rappelé les principaux enjeux pour les pays du Sud, souligné les faits marquants de l’évolution récente et scruter les nouveaux horizons qui s’annoncent. Trois grands enjeux se présentent, à savoir une forte contribution à l’investissement et à la création d’emplois, une composante importante de la balance des paiements et des effets induits sur les autres secteurs (construction, restauration, loisirs, commerces). 
M. Aziz Milad a souligné l’impression d’isolement ressentie par les entrepreneurs touristiques de la rive sud, qui ne disposent pas des ressources suffisantes pour s’engager seuls dans les grandes transformations du tourisme dans les PSEM. Pour surmonter ce problème, il est nécessaire selon lui de renforcer la coopération entre les entreprises du Nord et du Sud, tant sur le plan de l’investissement que sur celui de la stratégie. Il propose notamment la tenue d’Assises du tourisme euro-méditerranéen, pour dit-il « qu’ensemble les acteurs du Nord et du Sud de la Méditerranée élaborent un diagnostic commun, et construisent une vision prospective partagée équilibrée et solidaire ».

Pour une répartition des risques plus équilibrée

Ce qui a marqué ces dernières années, c’est surtout la quête de diversification (au Maroc, la promotion de nouvelles zones pour le tourisme balnéaire s’adressant à un large public, et en Tunisie, la promotion du tourisme à haute contribution : thalasso-thérapie, golf, ports de plaisance), le rôle accru des compagnies aériennes  (low-cost, ouverture du ciel, etc.) et  prépondérance des Tour Opérateurs qui demeurent les market-maker.

Deux grandes idées sont proposées au débat. D’abord, une répartition des risques plus équilibrée : les acteurs du Nord doivent davantage s’impliquer dans le financement de l’immobilier comme ceux du Sud et avoir davantage accès au réseau de vente. Ensuite, une meilleure coordination pour la protection des prix et la répartition de la valeur ajoutée afin de préserver le produit et lui assurer la pérennité.

M. Giscard d’Estaing, après avoir rappelé que le Club Méditerranée était né sur les rivages de la Méditerranée, a souligné la manière dont son groupe innove et s’adapte aux mutations du secteur touristique dans cette région. Selon lui, les évolutions démographiques, sociales et climatiques de la Méditerranée obligent le « Club » à réinventer le tourisme, et plus particulièrement le tourisme sud-méditerranéen. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de tenir compte des principes de responsabilité sociale, environnementale et culturelle, qui supposent notamment une plus forte implication des partenaires économiques locaux. « Avec nos partenaires du Sud, nous devons construire une vision commune, pour obtenir un développement équilibré entre les deux rives de notre mer commune » déclare M. Giscard d’Estaing. « Le club Méditerranée porte dans son nom Méditerranée, ce qui confère au groupe une certaine responsabilité ».

 

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