Les écoles d’Abbes Boukhobza, ou quand l’art délivre un message de paix et une lueur d’espoir
Abbes Boukhobza, d’un enfant qui sillonne le quartier de Bazim à Djerba à un artiste peintre de renommée internationale. Il avait côtoyé l’art dès son jeune âge à côté de son père lui-même artiste à Sidi Bou Saïd. Elève de l’incontournable Abderrazek Sahli, Boukhobza a réalisé plusieurs exposition en Tunisie et à l’étranger. La dernière intitulée «Houch et Bibene» était à Genève en novembre 2019 sous la titanesque coupole de l’ONU, là où il était invité à peindre une œuvre en direct sur le thème du vivre ensemble. Quant à ses principales expositions, ils sont respectivement: l'Homme Libre», «Cœur ouvert» et «Traces du futur». Son palmarès est à la fois riche et impressionnant, après une fructueuse expérience pour le compte de la prestigieuse Fondation OPEJ, baron Edmond de Rothschild qui lui a cédé le passage vers ses plus grands acheteurs à Paris. En effet, il a non seulement participé dans plusieurs projets artistique comme Djerbahood, le Salon des artistes indépendants, Printemps des arts, mais aussi dans certaines illustrations d’ouvrages, «Tripalium» de Gérard Haddad par exemple, «d’abraham A Fatma» de Hicham Kacem ou encore «son excellence monsieur le ministre» de Hocine Oued.
De Djerba à Marseille, le peintre Abbes Boukhobza conquiert les écoles
Notre émerveillé artiste vient d’entamer l’habillage de l’ancienne école talmudique «Yeschiva» de la Hara Sghira à Djerba. Une initiative qui s’ajoute à son parcours humaniste pour rappeler au monde l’inévitable destin du vivre ensemble entre les différentes religions à travers l’île de Djerba. En réalité, cette action s’intitule dans un mégaprojet et un défi que souhaite relever Boukhobza. Il s’agit de réaliser cent fresques murales dans les écoles primaires et rendre hommage à tous enseignantes et enseignants pour leurs sacrifices inconditionnels.
Une des premières fresques à Mahboubine
En effet, ce projet est sponsorisé par la Fondation Djerba Développement Durable, le groupe Ben Jemâa Motors et le groupe scolaire international Les Nouvelles Générations. Mais avant, il est le fruit d’un partenariat entre l’artiste Abbes Boukhobza et Madame Annie Levy-Mozziconacci, ex-Conseillère municipale et Présidente de l’Association Innovons pour Marseille. Dans les écoles de France, Boukhobza sera bientôt à l’honneur pour exporter son message de paix et de partage dans le cadre d’un programme de jumelage.
A l’inverse des offices, on a du mal à imaginer une école sans couleurs. Abbes a bien mené sa grande tournée sous le regard attentif des directeurs d’écoles et des habitants de l’île qui était à la fois accueillants et généreux.
Les parents des élèves au rendez-vous pour lui exprimer leur gratitude
De ce fait, Abbes Boukhobza sillonne depuis quelques mois les écoles primaire de Djerba à un rythme accéléré. Commençant par l’établissement de son voisinage à El Grôo, puis l’école de l’avenue Habib Bourguiba et celle de Béni Bandou. Un projet en appelle souvent un autre, chaque fresque suscite l’intérêt des autres écoles qui sont devenues en course et les directeurs chacun sollicite Abbes dans son école. Et depuis, Boukhobza œuvre bénévolement avec ardeur et sans relâche, les établissements se chargeront juste de la peinture. Il n’a épargné aucun effort pour ces écoles et n’a du tout oublié certaines comme l’Association de Soutien aux Déficients Auditifs de Djerba avec une délicate fresque en hommage à feue Lina Ben Mhenni.
Fresque en hommage pour la militante Feu Lina Ben Mhenni au cœur de l’Association de Soutien aux Déficients Auditifs de Djerba ASDA
Abbes réalisa jusqu’à présent 32 fresques, des œuvres de toute dimension éparpillées partout sur l’île constituant un musée à ciel ouvert à travers les écoles. Et pourquoi pas un circuit touristique à thème pour toute les écoles colorées ?
Actuellement, son objectif est de lever la barre à cent fresques entre Djerba et Marseille, Boukhobza compte collecter toutes ses réalisations dans un livre qui paraîtra au cours de l’année prochaine. Sa belle palette de couleurs bleu et blanc véhicule des codes et ses dessins feront aux écoliers un endroit d’études plus agréable. Et comme disait Michel Pastoureau: «Apprenez à penser en couleurs et vous verrez le monde autrement».
Ayant offert une fresque à l’Hôpital El Kassab, son action couvrira aussi les hôpitaux en hommage aux blouses blanches et en collaboration avec la Fondation Lina Ben Mhenni pour une tournée nationale voire internationale.
Mehdi Louati