Dr Moez Belkhodja : Bouali Mbarki, pleuré par tous les patriotes authentiques
Il n’avait que 56 ans. Mon ami Bouali Mbarki, décédé, charrie derrière lui une profonde tristesse.
Dans le choc de l’annonce, j’ai fermé les yeux et, l’espace d’un instant, j’ai vu son sourire, son large sourire qui ne le quittait jamais, même dans les périodes les plus dures, et Dieu sait si la vie d’un syndicaliste en contient. Je ne voudrais pas énumérer ici tout ce que cet homme discret a fait, pour l’Union Générale Tunisienne du Travail, pour Sidi Bouzid, et surtout pour sa chère Tunisie. Je ne voudrais pas non plus évoquer ce qu’il a fait sur le plan international pour la défense de la cause arabe. D’autres s’en chargeront, et beaucoup mieux que moi.
Je dirais simplement, pour rendre hommage à la mémoire de ce grand homme, qu’une grande amitié le liait à feu Béji Caïd Essebsi. J’ai eu le privilège d’être le témoin direct de ces rencontres entre l’ancien président de la République et le secrétaire général adjoint de l’UGTT, en dehors des normes protocolaires, où l’on se chamaillait, où l’on riait, où ces deux hommes d’exception montraient qu’ils avaient en commun leur amour incommensurable pour la Tunisie et l’intérêt supérieur de la nation. Bouali Mbarki a d’ailleurs été l’un des premiers à encourager Béji Caïd Essebsi à se présenter aux élections présidentielles de 2014, et Si Béji lui a alors répondu sur le ton enjoué qu’on lui connaît : « D’accord, je vais le faire, mais la prochaine fois ce sera à toi de te présenter pour les présidentielles ! ». Bouali Mbarki a toujours été d’un grand soutien à BCE.
Ces deux grands hommes sont partis maintenant, et je ressens un grand vide. Mes pensées les plus attristées vont à sa famille, à son épouse et à ses trois enfants, mais aussi à son autre famille : l’UGTT, qui le pleure ce soir, comme le pleurent tous les patriotes authentiques.
Docteur Moez Belkhodja