Amel Elloumi Baouab: la haute magistrate dédiée aux collectivités locales
Haut magistrat, jusque-là procureur d’État près la Cour des comptes, Mme Amel Elloumi Baouab, diplômée de l’IHEC et du cycle supérieur de l’ENA (major de promotion), s'est toujours intéressée aux régions et terroirs. Ses stages d’énarque l’avaient conduite dans les gouvernorats, mais aussi au Département du gouvernement local à l’Université de Birmingham au Royaume-Uni. Pendant les 25 années passées à la Cour des comptes, elle avait planché sur le contrôle et l’évaluation d’organismes et de programmes publics dans divers secteurs économiques et sociaux, ce qui lui a permis de connaître la Tunisie profonde et ses aspirations.
La Cour était très impliquée dans la décentralisation et l’élaboration des nouveaux textes relatifs aux collectivités locales. De par la loi, la HIFL devait être présidée par un magistrat financier proposé par le Conseil supérieur de la magistrature. La fonction lui sied parfaitement. A l’issue d’une saine compétition sur la base d’un appel à candidature, elle y a été nommée en avril 2019.
Pour tout viatique en vue de constituer la HIFL, Amel Elloumi Baouab n’avait qu’une ligne publiée au Journal officiel : sa nomination. A elle de se débrouiller. Amel Elloumi Baouab devait se battre pour obtenir un budget, trouver des bureaux, les meubler et les équiper, former le premier noyau de personnel et se mettre au vrai travail. En préservant son indépendance, en atout majeur.
La détermination finit par vaincre toutes les difficultés. Même avec une seule collaboratrice, mais dans la synergie et la coopération des membres du Conseil réunissant des représentants de l’Administration centrale et des professionnels de la compatibilité et de l’expertise comptable et avec l’appui de partenaires nationaux et internationaux, elle est parvenue à faire poser l’enseigne, hisser le drapeau national sur le siège choisi et publier le premier rapport annuel.
La HIFL est née. Elle est opérationnelle et elle s’élance sur une rampe d’une réussite annoncée. Plus que les collectivités, ce sont, en définitive, les Tunisiens qui en bénéficieront.