Imed Hazgui, un bon choix à la tête du Haut comité de contrôle administratif et financier
L’ancien ministre de la Défense nationale, Imed Hazgui a été nommé président du Haut comité de contrôle administratif et financier (HCCAF), relevant de la présidence de la République. Il succède dans ces fonctions à Kamel Ayadi, avec rang et avantages de ministre. Le même poste avait été occupé par Ghazi Jeribi, avant de devenir ministre de la Défense, en 2014 dans le gouvernement Mehdi Jomaa, puis ministre de la Justice en 2016, dans le gouvernement de Youssef Chahed.
Magistrat de carrière, Imed Hazgui, commissaire général d’État au tribunal administratif a été élu en 2107, président de l’instance nationale d’accès à l’information (INAI). Il sera nommé ministre de la Défense nationale en février 2020 et assumera ses fonctions jusqu’en septembre 2020. A la tête du HCCAF, il lui appartiendra d'étoffer cette instance en compétences pointues et d'imprimer à sa mission de contrôle mais aussi d'instauration de la bonne gouvernance, une nouvelle dimension à la hauteur des ambitions qui doivent les siennes.
Fort de son expérience à la Chambre de cassation du Tribunal administratif, et de son expertise en matière de droit fiscal, Imed Hazgui a été désigné président pendant 5 ans (2012 – 2017) de la Commission de réexamen des arrêtés des taxations d’office au ministère des Finances. Cette commission a permis de rendre justice à des milliers de contribuables qui n’avaient pas eu la possibilité d’exercer leurs droits de recours devant les tribunaux.
Au Tribunal administratif, Imed Hazgui se forgera la réputation d’un haut magistrat (commissaire général d’État) qui signe des arrêts fouillés, de référence, faisant prévaloir les droits et préservant les libertés. Seuls les faits comptent à ses yeux, les dossiers, les procédures, le respect de la loi, sans la moindre appréhension de condamner quelque partie que ce soit, soucieux uniquement de rendre justice. Avant 2011 et depuis lors. Son champ de prédilection est l’ancrage de l’État de droit, et des principes de bonne gouvernance, l’instauration de la transparence, l’affirmation du droit d’accès à l’information. Il y consacrera articles, communications et conférences, tant à la faculté des Sciences juridiques (où il a connu son épouse, aujourd’hui avocate) que dans d’autres enceintes
Né à Tunis le 19 septembre 1968, Imed Hazgui est titulaire d’une maîtrise en Droit obtenue à la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis (Fsjpst). Il mettra le cap sur la France (1992) pour la préparation d’un troisième cycle en droit international public et décrochera à la faculté de Droit de Nancy où il obtiendra un diplôme d’études approfondies (DEA), avant de monter à Paris. A la faculté de Droit Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), il enchaînera avec un deuxième DEA et commencera une thèse de doctorat sur le droit humanitaire international, avec le professeur Jean-Pierre Quéneudec. Sur cette même lancée, il effectuera des stages à l’Académie de droit international de La Haye, l’Institut d’Administration publique à Paris, et l’Institut européen des Droits de l’Homme à Salonique, en Grèce.
De retour à Tunis, il s’inscrira fin mai 1995 comme avocat au barreau de Tunis, et sera accueilli en stage au cabinet de feu Me Kamel Mrabet, rue de Russie.
Imed Hazgui réussira le concours de recrutement ouvert par le Tribunal administratif et entamera en septembre 1995 une longue carrière de magistrat administratif, entrecoupée cependant d’une brève escapade dans la diplomatie, une autre carrière qui l’attirait. Son parcours au Tribunal administratif sera ponctué, également par un enseignement dispensé pendant de longues années aux futurs magistrats (Institut supérieur de Magistrature) et hauts cadres de l’État (École nationale d’Administration).