Béchir Ben Yahmed, Par Chedli Klibi
Défenseur ardent des grandes causes du tiers-monde, Béchir Ben Yahmed, s’est –aussitôt installé à Paris- imposé comme un des meilleurs connaisseurs des problèmes africains, arabes et internationaux.
Il a pu assurer à son journal une large diffusion, non seulement en Afrique, mais aussi dans de nombreux pays Occidentaux, dont il conteste, par ailleurs, avec pertinence – et exemplaire sobriété – les politiques économiques et la gestion des affaires mondiales.
Cette réussite, sans précédent, est due à un ensemble de qualités.
Béchir Ben Yahmed est d’abord, un esprit anticonformiste. Depuis longtemps, bien avant que cela ne devienne un must, il refuse le port de la cravate : je me souviens encore des difficultés qu’il eut à accéder au restaurant d’un grand palace.
Sa passion pour la chose publique aurait pu l’engager dans l’action politique. Il en a du reste, tâté, mais très vite y a renoncé. Il a préféré faire de la politique autrement : observer comment les chefs d’Etat essayent de se colleter avec leurs problèmes. Il aime à disséquer leurs comportements, à percer les raisons de leurs choix, à découvrir certains de leurs secrets. Et, en recueillant leurs confidences, emmagasiner aussi une foule d’informations qu’il sait, le moment venu, exploiter.
De formation économique, il écrit dans une langue dépouillée, qui allie à la clarté les subtilités de l’analyse politique.
Dévoreur de livres –mais pas seulement à caractère économique ou politique- il a toujours des commentaires avisés sur les grandes questions de l’heure.
« Un bourreau de travail », disent ses collaborateurs. Et, à l’instar des grands patrons de journaux, toujours le premier arrivé au bureau.
Chedli Klibi