Participation tunisienne active au FMI : la crise a perdu de son acuité, mais plusieurs fragilités demeurent
Les risques souverains et la dette publique dont le traitement doit être assuré, la poursuite de l’assainissement du secteur financier et la nécessité de se prémunir contre les conséquences des flux de capitaux qui s’orientent de plus en plus vers les pays émergeants : telles sont les priorités dégagées lors des travaux du Comité Monétaire et Financier du FMI, réuni la semaine dernière à Washington. Sur le plan des perspectives de croissance, s’est dégagé un consensus sur fait que la crise a perdu de son acuité, mais que la vigilance reste de mise car plusieurs fragilités demeurent.
La délégation tunisienne, conduite par le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a participé aux assemblées annuelles du FMI ouvertes vendredi et pris une part active aux travaux de ce comité
Concernant la gouvernance du FMI, l’accent a été mis sur la nécessité d’achever la réforme des quotas, de réunir un consensus sur la structure du Conseil d’Administration, où les divergences sont encore importantes.
Sur un autre plan, le Gouverneur a animé aux côtés de ses homologues de Suisse, du Mexique et de la Malaisie ainsi que du DGA du FMI, M. Murilo Portugal, un séminaire sur le rôle des données dans les périodes de crises.
Dans son intervention, il a particulièrement insisté sur l’importance de données pertinentes non seulement dans la prise de décision, mais également dans la prévention des crises. Il a également remarqué que la Tunisie a adhéré à toutes les initiatives mondiales dans ce domaine particulièrement la norme spéciale de diffusion de données (NSDD) ; la Tunisie devait-il remarquer, a procédé à deux reprises à l’exercice du FSAP, faisant ressortir la nécessité pour tous les pays à se conformer à ces pratiques.
Le Gouverneur a eu également à exposer lors d’une réunion animée par le Professeur Nouriel Roubini, à propos des enjeux et des perspectives économiques mondiales, la stratégie adoptée par la Tunisie pour affronter la crise financière mondiale, montrant les efforts menés au cours des dernières années et la ferme volonté du Président Zini El-Abidine Ben Ali de maintenir un cadre macroéconomique stable et des déficits à un niveau acceptable. Cette stratégie a donné au pays des marges de manœuvre pour agir à temps.
Le Gouverneur a indiqué enfin que la réaction de la Tunisie à cette crise a été prompte, et s’est inscrite dans la durée avec la mise sur pied de mesures conjoncturelles et de réformes structurelles visant à améliorer la compétitivité de l’économie et de diversifier les sources de croissance.