Moncef Chenoufi: Il était douceur
Fin octobre 1973, au deuxième étage du 33 rue du Louvre à Paris, siège du Centre de formation des journalistes (CFJ), dans le bureau que la directrice Claire Richet partageait souvent avec le fondateur du journal Le Monde, Hubert Beuve-Méry. Profitant d’un passage dans la capitale française, Moncef Chenoufi rendait visite à son homologue et voulait s’enquérir des études d’un jeune étudiant tunisien qu’il avait encouragé à postuler au CFJ. Dans le froid et la grisaille de cet hiver parisien, le large sourire affectueux de Si Moncef réchauffait le cœur. Plus de 45 ans après, entre lui et l’étudiant, les relations, cordiales, ne s’étaient guère interrompues.
Ce n’était pas leur unique lien. En 1992, Moncef Chenoufi était sollicité par l’Université du Koweït pour y chapeauter l’enseignement du journalisme et des sciences de l’information. Cédant à l’invitation pressante, il l’acceptera, se disant qu’après tout, il pourrait y aller pour une année, deux au maximum. Dans ce pays qu’il aimera et qui l’aimera, il y passera 16 ans, comme dans un rêve, comme il le confiera aux siens.
Le Koweït, c’est le pays où le jeune étudiant du CFJ, futur journaliste et communicateur, sera affecté auprès de l’ambassade de Tunisie de 1988 à 1990, jusqu’à l’invasion par l’Irak. Rentré de Koweït, il fondera une agence de communication (THCOM), puis, en 2011, Leaders. Dès le premier numéro, Si Moncef prenait un réel plaisir à le lire...
Moncef Chenoufi a souvent été au croisement des carrières. Nous lui devons beaucoup.
Taoufik Habaieb
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