Béchir Bouhlel
C’était une belle plume ! Une grande pensée et de nobles valeurs. Béchir Bouhlel (69 ans), ancien rédacteur-en-chef à l’Agence Tunis-Afrique Presse et écrivain talentueux, nous quitte à l’aube de ce lundi, plongeant les siens dans une profonde affliction. Ses articles et éditoriaux dans le quotidien « L’Action », organe du PSD, ses dépêches sur le fil de l’Agence, ses contributions à nombre d’ouvrages sur le mouvement national et ses savoureux textes rédigés pour les Jeux Méditerranéens de Tunis 2001, demeurent inoubliables.
Habib Ammar avait fait appel à lui pour diriger le pôle éditorial du Comité d'Organistion des Jeux Méditerranéens et il a su y laisser ses empreintes, presque dans tous les documents.
Son court passage au service de presse à l'ambassade Tunisie à Rome lui a permis de connaître davantage tout le raffinement de l'art italien.
Tout au long de son parcours, Béchir Bouhlel a honoré sa profession et sa corporation. Cultivé, raffiné et soucieux de perfectionner sans cesse son texte, il prenait soin de bien recouper l’information, de la nourrir de citations et évocations illustratives et de la rédiger de son éternel stylo à encre, prenant le temps qu’il faut pour bien réfléchir le tout. Fidèle en amitié, se tenant toujours loin des feux de la rampe, il avait toujours un mot agréable pour tout un chacun.
Avec lui disparait une belle figure du journalisme tunisien des années 70 et 80, un éminent confrère et un grand ami.
L'Hommage rendu par Sadok Ben Mahmoud
Adieu Bob, on t'aimait bien…
Né à Sousse (en Tunisie), Béchir Bouhlel nous a quittés, voilà quarante jours déjà. Ceux et celles qui l'auront connu, se rappellent sans doute son sourire chaleureux (presque permanent). Convivial, fraternel, de grande écoute, il appelait dans sa langue maternelle ses amis « khouya lâaziz », traduisez, "cher frère". En tout cas, l'ex-cher confrère de la TAP (Tunis Afrique Presse), était un vaillant journaliste.
Parfaitement bilingue, maîtrisant l'arabe et le français, il avait dans la vie de tous les jours, très tôt déjà, la passion des « canaris ». Pas moins de cinquante volatiles tout en musique, haut perchés dans leurs cages, garnissaient les murs de sa maison. Au salon, dans le couloir, partout, des oiseaux et des chants partout. Préciser que suite à son décès, tous ses «pensionnaires ailés» ont cessé de gazouiller. Incroyable mais vrai de vrai.
C'était naturellement leur façon d'exprimer leur chagrin. Très tôt, il aura appris à en prendre soin, à les protéger, aimant leurs partitions. Bob nous rappelait cette prose consacrée à Diphyle ou l'amateur d'oiseaux, ce personnage que La Bruyère avait évoqué de sa belle plume dans son bel ouvrage intitulé les caractères. Jamais un mot plus haut que l'autre, notre regretté confrère Bob était facile à vivre. Reposant, humaniste, il aimait les gens et tout le monde l'aimait. Adieu l'ami. Ton épouse Christiane, ton fils Hatem, tes frères et sœurs Moncef, Férid, Mounira, Wided, Dalila et Souad ne t'oublieront jamais parce qu'ils penseront toujours à toi.
Sadok Ben Mahmoud