Migration irrégulière: un drame humanitaire
Appuyée par l’Union européenne, l’Italie remet sans cesse et avec plus de vigueur devant les autorités tunisiennes la question de la migration clandestine. Certes, grâce aux efforts conjoints, le nombre d’opérations interceptées a nettement augmenté ces derniers mois, mais l’Europe craint l’arrivée de nouvelles vagues de migrants sur les rivages italiens au cours de l’été. L’approche pratiquée demeure encore sécuritaire, sans s’élargir à des programmes de migration circulaire, concertés et bien encadrés. Les indicateurs relevés à fin avril dernier demeurent inquiétants. Le nombre total d’arrivées en Italie de manière non réglementaire depuis le début de l’année a atteint, selon le Ftdes, 9 013 migrants non réglementaires dont 1 385 migrants tunisiens, soit 15%. Depuis le début de l’année 2021, le nombre d’opérations de passage interceptées a atteint 195, soit une augmentation de 242% par rapport à la même période en 2020. Les autorités tunisiennes ont également empêché 3 027 migrants d’atteindre les côtes italiennes depuis le début de l’année, soit une augmentation de 170%. Certes, le nombre d’arrivées a augmenté par rapport aux Tunisiens en comparaison des années 2020 et 2019, mais il a diminué de 27% par rapport à 2018.
Le nombre total de mineurs tunisiens arrivant de manière irrégulière en Italie a été de 208, soit 16,8% du nombre total de mineurs arrivant en Italie de différentes nationalités. La participation des mineurs et des femmes au cours des dernières années reflète un glissement progressif du projet de migration vers le projet familial et met en évidence la faiblesse des institutions de protection sociale et d’enseignement dans l’environnement de ces groupes vulnérables