La Haute instance des finances locales: Haro sur les municipalités
Difficile apprentissage de la démocratie locale. Précipitées et mal préparées, les élections municipales de 2018 ont fait émerger des conseils bigarrés où rarement règne la cohésion. Sur les 350 communes que compte la Tunisie, celles qui tiennent le coup, réussissant tant bien que mal à s’acquitter convenablement de leur mandat, ne sont pas nombreuses. Trois indicateurs témoignent des tiraillements qui ont lourdement impacté leur action. Pas moins de 30 conseils municipaux ont été dissous par l’autorité de tutelle, pour diverses raisons. 69 maires ont aussi présenté leur démission. Quant aux élus municipaux qui ont renoncé à leur mandat, ils sont au nombre de 770.
La Haute instance des finances locales (Hifl), créée en 2018, a pointé du doigt les grandes difficultés financières, administratives et de gestion qui entravent l’action des collectivités locales, principalement les municipalités. La présidente de la Hifl, Amel Elloumi Baoueb, a énuméré dans le rapport annuel de l’instance des indicateurs édifiants quant au manque de ressources tant budgétaires qu’humaines. A cela s’ajoute la faible synergie locale et surtout les tiraillements politiques au sein des conseils municipaux.