Partenaires - 20.10.2010

Des salaires inférieurs de 10% pour les immigrés

Une étude publiée conjointement par l'Insee et l'Ined apporte des précisions sur l'insertion économique des immigrés et des enfants d'immigrés.
 
L'Insee et l'Ined viennent de livrer une étude d'une ampleur inédite sur le parcours des immigrés en France. Réalisée entre septembre 2008 et février 2009 sur un échantillon de 21.000 personnes, elle permet, entre autres, de cerner dans quelle mesure les immigrés et leurs descendants s'intègrent au marché du travail. Premier constat : le taux de chômage des immigrés (10%) est légèrement supérieur à celui de la population majoritaire (8% pour les hommes, 10% pour les femmes). Mais ce chiffre cache de fortes disparités. Car si les immigrés en provenance d'Espagne et du Portugal ont des taux de chômage très faible (respectivement 3% et 4%), cet indicateur bondit pour les travailleurs issus d'Algérie (15%) ou d'Afrique Subsaharienne (15%). Pire, le taux de chômage des descendants d'immigrés est encore moins favorable : il s'établit à 21% pour les descendants de personnes issues d'Afrique subsaharienne, à 19% pour la Turquie, et à 17% pour l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.

Surdiplômés par rapport à leur pays d'origine

Ces mauvais chiffres sont-ils dus en partie à une discrimination dont feraient l'objet les immigrés ? Les chercheurs de l'Ined et de l'Insee ont tenté de circonscrire cette inégalité face à l'emploi en interrogeant les personnes de leur échantillon : ont-elles le sentiment qu'un emploi leur a été injustement refusé ? En moyenne, 7% des hommes et 9% des femmes répondent favorablement. Mais là encore, ce taux croît fortement chez les immigrés algériens (24%), d'Afrique subsaharienne (22%), du Maroc ou de Tunisie (19%).

Ceux précisément, dont le niveau de rémunération apparaît le plus en deçà de la moyenne métropolitaine. Si le salaire des immigrés est globalement inférieur de 10% à celui de la population majoritaire, celui des immigrés d'Afrique subsaharienne l'est d'une ampleur atteignant 15%, ceux en provenance d'Algérie de 13%, ceux de Turquie de 18%...

Parmi les déterminants probables de ce taux de chômage élevé et de cette différence salariale figure cependant le plus faible niveau d'étude des immigrés. L'Ined et l'Insee notent que la proportion de personnes sans diplôme ou faiblement diplômées (CEP ou BEPC) est de 17% dans la population majoritaire, mais de 39% en moyenne chez les immigrés. Pourtant, les immigrés sont globalement surdiplômés par rapport à leur pays d'origine : ce sont les plus instruits qui semblent les plus enclins à oser l'exil (lefigaro.fr)