Tijani Haddad: Valeurs universelles à la tête du client
La démocratie, les droits de l’Homme et les libertés individuelles font, de nos jours, couler beaucoup d’encre, alimentent les discours politiques et s’attribuent la majorité des prises de position.
Seulement, certains chantres de ces valeurs universelles, qu’ils soient individus, organisations ou pays, gagneraient à être plus objectifs, plus cohérents avec eux-mêmes et, partant, avec les nobles principes dont ils se font les défenseurs acharnés. Ces valeurs, censées être universelles, cessent de l’être dès lors qu’elles sont confrontées à leurs propres intérêts ou à ceux de leurs alliés. Chez eux, s’agissant des immigrés, des atteintes à ces valeurs sont fréquentes, souvent inhumaines et même, parfois, institutionnalisées, faisant l’objet de lois «démocratiquement» votées.
Dans le cas de la Tunisie, nul ne peut nier les avancées réalisées en matière de liberté d’expression et de droits de l’Homme. Sans pour autant crier victoire ou prétendre avoir atteint la perfection qui n’est, d’ailleurs, atteinte nulle part. Le processus est irréversiblement en marche.
Et les acquis en sont indéniables en matière de liberté d’expression. Même si il y a une quelque tentative d’atteinte à cette liberté, force est de constater que le Peuple Tunisien est majoritairement vacciné contre une éventuelle fermeture.
Qu’a-t-on fait de l’autre côté de la Méditerranée pour préserver la dignité de ces immigrés du Sud, jadis bâtisseurs de l’Europe, et à qui on refuse aujourd’hui presque systématiquement le droit au regroupement familial ? Qu’a-t-on fait pour les sans-papiers pourtant illicitement reconnus et autorisés à travailler au noir ? Rares sont ceux qui prétendent défendre les droits de l’Homme qui ont levé la voix en faveur de ces humains condamnés à une vie inhumaine.
Si les chantres de la démocratie et des droits de l’Homme veulent être crédibles, ils doivent être plus objectifs, plus cohérents avec eux-mêmes, s’en tenir au respect de l’universalité et des principes universels et s’interdire la politique de «deux poids, deux mesures».
Tijani Haddad