Corruption, ce mal tunisien !
Par Khaled Férid Bensoltane - Tout le monde s’accorde à dire que la corruption est un fléau qui ronge nos institutions, les services publics, les administrations et l’économie dans toutes ses formes.
Depuis 2011, les Gouvernements successifs n’ont pas cru devoir mettre en place une véritable stratégie pour lutter efficacement contre ce fléau, une seule tentative en 2016 sous le gouvernement Chahed, une opération d’éclat, l’arrestation de Mr. JERRAYA et l’aventure s’arrêta là, laissant le pays en proie, notamment à une mafia politico-financière.
Un revirement spectaculaire a été opéré par le Président de la République le 25 juillet 2021 qui semble avoir repris la situation en mains avec des mesures exceptionnelles en vertu de l’article 80 de la constitution.
Une volonté affirmée depuis des mois de lutter contre toutes formes de corruption et de traduire devant la justice les personnes ayant contribué à la dégradation de la situation économique, sociale et financière du pays occasionnant l’appauvrissement du peuple Tunisien. Les barons de la corruption financière doivent restituer à l’Etat l’argent détourné.
Cette volonté serait insuffisante sans la mise en place d’une stratégie à long terme, de moyens humains et financiers permettant la réalisation des objectifs fixés.
Le chantier est immense et le pôle judiciaire économique et financier composé de quelques magistrats, ne saurait à lui seul faire face à l’examen de milliers de dossiers complexes qui lui sont dévolus, notamment les affaires politico-financières.
Et puis, les autres tribunaux souffrent de l’absence de magistrats spécialisés, il convient alors, de doter notre justice de tous les outils nécessaires à la réalisation de sa mission dans des délais raisonnables. Le recrutement de nouveaux magistrats formés à la lecture de bilans, de comptes d’exploitation ou de résultat s’avère nécessaire pour une bonne administration de la justice.
C’est à ces conditions, que l’on pourrait rectifier le processus démocratique malade de la pratique de ses dirigeants et réussir un redressement tant souhaité par les citoyens.
Khaled Férid Bensoltane
Juriste