Vigilance internationale sur la situation en Tunisie
D’un seul coup, la Tunisie est revenue dans les radars des grandes puissances. La modulation des discours est passée de «suivre avec attention l’évolution de la situation», à des «exhortations» de plus en plus pressantes, voire des mises en garde à peine voilées. Aux déclarations publiques, feutrées, se joignent des messages forts en coulisses.
Washington a été le premier à s’exprimer sur les mesures prises : «La Tunisie doit capitaliser sur ses acquis démocratiques. Les États-Unis continueront à soutenir la démocratie tunisienne.» Les appels téléphoniques entre le chef de la diplomatie américaine Antony J. Blinken, puis le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, avec le président Saïed vont se suivre dans le même sens. Former rapidement un nouveau gouvernement, s’attaquer aux crises profondes, engager un large dialogue politique et faire reprendre les travaux de l’ARP. Par la voix de son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves le Driant, la France a insisté sur la nécessité de préserver le calme et l’État de droit, et de permettre un retour rapide au fonctionnement normal des institutions démocratiques tunisiennes.»
Les entretiens téléphoniques entre le président Saïed et ses pairs arabes ne se sont pas arrêtés. L’Arabie saoudite, l’Algérie, le Maroc dépêcheront leurs chefs de la diplomatie en émissaires spéciaux auprès du président Saïed. Le vice-président du Conseil libyen de la présidence viendra en personne. Pour de nombreux pays arabes, notamment ceux du Golfe, la position est très diplomatique. «C’est une décision souveraine que nous respectons, affirment plusieurs capitales, confiants en la capacité de la direction tunisienne à conduire le pays vers la stabilité, surmonter les crises, et réaliser les aspirations du peuple.» L’Algérie et l’Égypte vont plus loin, affirmant leur «plein soutien à la Tunisie dans la remise de ses institutions sur la bonne voie».
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