Kais Ben Fredj, Notre Homme à Moscou !
Décidément, le tennis mène à tout. Quand on entre chez Elita Travel, à Moscou, on est surpris d’apprendre qu’elle appartient entièrement à un jeune tunisien de 28 ans qui dirige par ailleurs une série d’autres entreprises. Kais Ben Fredj, originaire de Ksibet Mediouni, non loin de Monastir a pu bâtir en 8 ans seulement, son propre groupe, soutenu en Tunisie par son père Chékib et son frère aîné, Iskander. Une agence TO en Russie (Elita Travel), une autre en réceptif (Leptis Tours) avec sa flotte de bus, en Tunisie, et des sociétés de commerce international. La baraka de ses parents, son esprit d’entreprise et la chance l’y ont propulsé.
Pourtant, rien ne prédestinait le jeune bachelier, qu’il était en 2001 ni d'aller à Moscou, et encore moins de faire des affaires. Féru de tennis depuis son jeune âge, il ne tenait qu’à faire carrière dans le sport et continuer à jouer de la raquette, donnant des coups de revers redoutables et montant constamment au filet. Sur les courts de Monastir, et dans les tournois fédéraux, il avait lié amitié avec nombre de jeunes tennismen tunisiens qui sont partis en France ou d’autres, comme Haythem Abid, en Californie. Son rêve était précisément, les Etats-Unis. Mais, hélas, le 11 septembre vient lui barrer la route.
Un premier coup de chance lui sourit lorsque son père Chékib, travaillant dans le tourisme à Monastir et dirigeant sportif se rend avec une délégation sportive en Russie. Visitant l’Académie Sportive de Moscou, il découvre l’opportunité qu’elle peut offrir à son fils Kais et parvient à lui obtenir une inscription pour des études en éducation physique. Sans tarder, Kais prend sa valise et au lieu de partir en Amérique, le voilà atterrir au pays de Lénine, en pleine ouverture.
Son sens de l'hospitalité lui ouvre la voie
Dès les premières semaines, il plonge dans les études mais consacre tout son temps au tennis. Evidemment, qui rencontrera-t-il sur les courts ? Rien que du beau monde. Rapidement, il fera connaissance avec la haute société, se liera d'amitié avec nombre de personnalités qu’il s’empressera d’inviter à passer leurs vacances, chez lui en Tunisie. Son père et son frère, par hospitalité, les recevront généreusement et leur feront découvrir le pays.
Le nombre des amis envoyés en Tunisie s’accroît et Kais bute sur certaines difficultés logistiques pour leur trouver les bons vols, les meilleurs hôtels et les visites guidées, le tout à un prix convenable. C’est alors qu’il eut l’idée d’ouvrir une petite agence de voyage, mais sans le sou et ne pouvant se permettre le luxe de louer un bureau et d’employer une assistante, il obtient du directeur de l’Académie, l’autorisation d’utiliser provisoirement un petit réduit au sein même de l’établissement situé à la périphérie de la capitale. Et, c’est à partir de ces 5 m2, qu’il a commencé son avancée pour se retrouver aujourd’hui avec une agence centrale au cœur de Moscou, et ce n’est pas tout.
Plus de 25% de croissance par an
Pour déployer son réseau de distribution touristique, Kais Ben Fredj ouvrira une première agence Elite Travel à Saint-Pétersbourg, puis une deuxième en Biélorussie et une troisième en Arménie. Son plan de développement ne s’arrêtera pas là. Il vise Tbilissi et Kiev. Avec Nouvelair, il parvient à faire décoller pour la première fois à partir d’Erva, en Arménie, un vol direct sur la Tunisie (Monastir). Aujourd’hui, il totalise presque 15 000 touristes russes sur la Tunisie, affichant une croissance soutenue de pas moins de 25% par an «Je le dois beaucoup à mes partenaires, (Hasdrubal, Les Orangers, etc.), et à l’appui de l’ONTT ainsi qu’au travail merveilleux de notre agence Leptis Tours, dirigée en Tunisie par mon frère Iskander», déclare-t-il à Leaders
Rien n’arrête Kais Ben Fredj. Lors d’une grande réception à Moscou, il fait la connaissance de Nadzeda Slavutskaya, visage mondain et proche collaboratrice de Mrs Russia, Nadezda Zambolodskaya. Il l’invite en Tunisie. Séduite, elle y revient avec Mrs Russia qui préside par ailleurs l’association Earth, dédiée à la famille. Tombée à son tour sous le charme du pays, elle en parlera partout autour d’elle. Jusqu’au jour où, devant se faire une belle robe de soirée, elle en parle au célèbre couturier et designer russe Slava Zaistev et lui transmet le coup de foudre pour la Tunisie. Et c’est ainsi que naquit le début de l’idée d’organiser à Monastir, du 1er au 10 décembre 2010, ce Fashion Sommet, pour les jeunes stylistes-modélistes.
Le succès appelle le succès. Kais Ben Fredj vogue de réussite en succès. A 28 ans, la chance lui sourit pleinement. Et il a encore pleins de projets dans le pipe. Superbe success story d’un jeune tunisien qui brille de mille feux en Russie.