Décès du Pr Abdelbaki Hermassi : le sociologue rattrapé par la politique
Huit ans durant, il était ministre de la Culture (1996 – 2004), avant de diriger pendant près d’une année le ministère des Affaires étrangères (2004 -2005), le Pr Abdelbaki Hermassi qui vient de nous quitter à l’âge de 83 ans, laisse surtout le souvenir d’un sociologue rattrapé par la politique. L’enfant de Feriana (Kasserine) fera de brillantes études : lycée Carnot de Tunis, licence en sociologie à la Sorbonne (1966) et doctorat en sociologie à la Sorbonne (1966) et PhD à l’Université de Californie à Berkeley.
Hermassi commencera alors un long parcours d’enseignant universitaire à Berkeley et à Tunis, multipliant la publication d’ouvrages de sociologie politique qui feront référence. Particulièrement, son livre Société et État au Maghreb le fera largement connaître à l’international. Mais, ses divers articles parus dans de prestigieuses revues universitaires américaines et francophones révèleront une pensée fine et analyse profonde. Ses interventions dans des enceintes universitaires et débats télévisés, notamment aux États-Unis d’Amérique, feront de lui un porte-parole avisé et apprécié de la Tunisie post-1987.
Mettant son large carnet d’adresses au service du pays, Abdelbaki Hermassi est rapidement rappelé par Ben Ali pour occuper de hautes fonctions. D’abord, au sein de la Direction des Études du ministère des Affaires étrangères, pour mettre le pied à l’étrier, puis en tant qu’ambassadeur représentant permanent auprès de l’UNESCO à Paris. De retour à Tunis, il sera nommé ministre de la Culture, puis des Affaires étrangères.
Après une courte traversée de désert, Abdelbaki Hermassi est désigné en 2008 président du Conseil supérieur de la Communication, jusqu’à la dissolution du conseil en 2011.