Ne ratons pas la voile
Quand on voit plus de 80 000 spectateurs massés dimanche à midi à Saint-Malo suivre le départ de 85 voiliers sur la Route du Rhum, nous ne pouvons avoir, à partir de la Tunisie, qu’un petit pincement au cœur. Pourquoi avons-nous abandonné la voile ? Bien avant la France et toute l’Europe, et depuis les phéniciens, Carthage, il y a 3000 ans, avait été le don de la voile. Encore plus aujourd’hui, tout s’y prête : de longs rivages, des plans d’eau merveilleux, des marinas, l’esprit marin et l’engouement pour l’épreuve et la performance.
Lorsque Franck Camas qui s’est élancé dimanche à bord de son super bolide Groupama 3, sur la Route du Rhum, était venu à Tunis, puis à Hammamet, à bord du même trimaran, battre en mai 2009, le record de la méditerranée, il était fasciné par tout le potentiel de la Tunisie et des Tunisiens. A l’équipe de Chekib Nouira, président de la Fédération Tunisienne de Voile, et aux voilistes, il n’avait pas manqué de dire que notre pays possède tous les atouts pour y réussir. Il suffit de s’y mettre studieusement.
Ministères du Tourisme, du Sport, de la Jeunesse et de l’Education Physique, grandes compagnies sponsors, fédération, marinas et clubs doivent s’y mettre en multipliant les écoles de voile, prodiguant soutien technique et subventions financières et multipliant les encouragements. Avec plus de 1325 km de côtes et une histoire maritime millénaire, la Tunisie est pays nautique. Développons ce sport, enrichissons-en notre produit touristique et créons nos propres Thomas Coville, Franc Camas et autres champions.