L’UTICA monte au créneau : restaurer la confiance et cesser de diaboliser les commerçants
La colère gronde ! C’est de l’inadmissible pour l’UTICA : descentes sans discernement dans les dépôts et saisies de produits, arrestations de commerçants parfaitement en règle avec la loi, et climat délétère de diabolisation. Pressé par ses bases, boulangers, commerçants et fabricants de produits alimentaires, la centrale patronale s’est résolue à ne pas se laisser faire dans cette implacable campagne de dénonciation de spéculations sur les produits de base. Dans un communiqué au ton ferme et énergique, signé par son président Samir Majoul, elle déplore la forte dégradation du climat de confiance censé régner entre les pouvoirs publics et les acteurs de la chaîne de production et de distribution. Plus encore, elle met les autorités face à leurs responsabilités quant à l’acquittement des arriérés dus aux boulangers, laiteries, fabricants de produits alimentaires et raffineurs d’huiles végétales, tous compensé, s’élevant à plus de 500 millions de dinars. Elle les invite également, ayant le monopole de l’importation de certains produits de base (blé, huiles végétales, etc.) à les fournir dans les délais impartis, à des quantités et des prix appropriés.
Les descentes et saisies opérées ont impacté le comportement du consommateur, estime l’UTICA, créant un pressentiment de pénurie, et perturbant le fonctionnement régulier du marché. Dans ce cadre, elle a rappelé qu’il d’usage, notamment à l’approche de certaines saisons et du ramadhan que les commerçants se préparent à faire face aux demandes en constituant à leur niveau de stocks appropriés qui ne sauraient relever de la spéculation.
Pour l’UTICA, l’origine de la crise actuelle n’est pas dans la production ou de la distribution, mais en fait dans le manque des matières premières à l’importation, à la charge des offices publics, dans une allusion notamment à l’Office des céréales. Elle rappelle qu’outre ce facteur significatif, de nombreux secteurs sont dans l’impossibilité de percevoir les montants que leur doit l’Etat, au titre de la compensation et dépassant les 500 millions de dinars, comme c’est le cas pour les laiteries, boulangeries, couscousseries, fabricants de pâtes alimentaires, raffineurs d’huiles végétales, et autres.
Au nom des commerçants et des fabricants, l’UTICA a invité les pouvoirs publics à comprendre la véhémence de ses adhérents et leur colère et à agir positivement vis-à-vis de leurs revendications afin d’apaiser la tension et de restaurer la confiance. Il s’agit également d’anticiper les pressions sur les produits alimentaires et d’œuvrer à fournir les produits de base dans des délais appropriés et aux meilleurs prix, afin que les producteurs puissent procéder à leur transformation et les commerçants, à leur distribution.
Samir Majoul et ses coéquipiers de l’exécutif se trouvent dans une position délicate. Ils savent bien le poids dominant que représentent les commerçants, boulangers, et fabricants de produits alimentaires, parmi les 200.000 adhérents de l’UTICA et réalise l’ampleur de leur colère. Sans chercher à se laisser entrainer dans un bras de fer avec les pouvoirs publics, ils ne sauraient aussi courber l’échine et ignorer cette lame de fond qui fait gronder leurs bases. La position exprimée dans le communiqué de l’UTICA marque sans doute un tournant significatif dans ses relations avec le gouvernement, voire-même avec le chef de l’Etat.