Comment la Tunisie entend faire face aux répercussions de la guerre en Ukraine
La Banque centrale de Tunisie se veut cependant rassurante. Mourad Abdessalem, directeur général des études et de la recherche, a affirmé que les pouvoirs publics ont pris les dispositions nécessaires. Ils s’engagent à fournir le marché tunisien en produits énergétiques, céréaliers, métallurgiques et intrants pour la transformation des phosphates, en mobilisant les financements nécessaires et s’assurant du transport, malgré les augmentations de prix. Tout l’exercice consiste selon lui à se concentrer sur les produits indispensables et d’agit sur le financement et les circuits. Inéluctablement, un arbitrage sera nécessaire à faire quant à l’imputation des augmentations de prix, entre augmentation des dépenses de compensation (ce qui obère le budget public) ou des prix à la consommation (ce qui attise l’inflation). L’idée en cours est d’envisager une mesure mixte qui fera partager cette hausse à la fois à travers le budget et l’alignement des prix, en cherchant le meilleur équilibre possible.
Dans les ministères concernés, comme à la Banque centrale des pistes de réflexion sont explorées. S’il n’y pas de grandes craintes à se faire, affirment les officiels, quant à l’approvisionnement du marché en quantités suffisantes de céréales. Il s’agit cependant, à l’étranger, de diversifier les fournisseurs et, à l’intérieur, d’inciter les agriculteurs à accroître la collecte des céréales récoltées, le taux effectif actuel étant de 50 à 60% seulement. Une opportunité se présente à la faveur de la hausse significative des cours mondiaux des phosphates ce qui nous incitent à accélérer la reprise de la production et de la transformation. Les exportations ont enregistré en 2021 une croissance de 80%.
Le principal facteur de résilience souligne la Banque centrale est la diversification de l’économie. Il s’agit également d’améliorer la couverture des divers risques, notamment de change, de fluctuation des prix et autres. Aussi, les énergies renouvelables qui ne représentent actuellement que 2.5 à 3% de la production, constituent un gisement important à promouvoir.
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