Kais Saïed rompt avec la Commission de Venise
La réponse n’a pas tardé : dénonciation et rupture. Fortement remonté contre la Commission de Venise, le président Kais Saïed a décidé la suspension de la participation d’experts tunisiens aux travaux de la Commission et déclaré ses représentants à Tunis persona non grata. Il l’accuse d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie et dénonce dans son attitude une atteinte à la souveraineté nationale. A l’origine de cette rupture si fermement annoncée, la publication par la Commission de Venise, à la demande du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) par l’intermédiaire de la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie d’un avis urgent sur le cadre constitutionnel et législatif concernant le référendum et les élections législatives anticipées.
La Commission de Venise a appelé dans son avis à l’abrogation du décret-loi n° 2022-22, l’annulation du référendum du 25 juillet 2022, la tenue d’une vaste consultation des forces politiques et de la société civile afin de parvenir à un consensus sur les nouvelles règles électorales, et l’organisation d’élections législatives anticipées par l’ISIE dans sa composition antérieure.