Mohamed Ghannouchi recevant le Grand Cordon de l'Ordre du Soleil Levant : Entre la Tunisie et le Japon, il y une admiration réciproque (Album photos)
Sobriété, densité et sens de l’Etat. L’ancien Premier Ministre Mohamed Ghannouchi est resté fidèle à lui-même. En lui remettant le diplôme impérial et le Grand Cordon de l'Ordre du Soleil Levant, l’ambassadeur du Japon à Tunis, Shinsuke Shimizu n’a pas tarit d’éloges à son égard. « M. Ghannouchi a largement contribué à la consolidation de l’amitié et de la coopération entre la Tunisie et le Japon, de très nombreuses réalisations en témoignent », a-t-il déclaré, citant plusieurs projets notamment le pont suspendu La Goulette – Radès, le parc technologique de Bordj Cédria, et l’installation à Gafsa de la première usine Yazaki. « Aujourd’hui, ce ne sont pas 22 entreprises japonaises implantées en Tunisie, employant plus de 15.000 salariés permanents, sans compter la coopération financière, technologique, scientifique, culturelle et autres », a-t-il ajouté.
Solennelle certes, mais la cérémonie de remise de cette plus haute distinction décernée à une personnalité étrangère à M. Ghannouchi a été restreinte, dans la la discrétion légendaire de l’ancien Premier Ministre. Outre son épouse et quelques membres de sa famille, y ont pris part notamment d’anciens ministres, ambassadeurs de Tunisie au Japon et de proches collaborateurs, principalement. On reconnaît notamment MM. Habib Ben Yahya, ancien ministre des Affaires étrangères qui avait ouvert en 1977 l’ambassade de Tunisie à Tokyo, Salah Hannachi, Noureddine Hached, Abdessalam Htira, Afif Chelbi, Mohamed Nabli, Abdelhamid Triki, Fethi Merdassi, Habib Haj Said, Mohsen Boujbel, Mohamed Ali Mouelhi, Abdellatif Hmam, Taieb Youssfi, Najoua Mildai, Asma Ben Hmida…
« C’est une distinction qui rejaillit sur la Tunisie et sur tous ceux qui ont œuvré et oeuvrent aujourd’hui pour la promotion des relations bilatérales », a déclaré Mohamed Ghannouchi, avec sa modestie et sa sincérité coutumière, en exprimant sa gratitude à sa Majesté l’Empereur du Japon, le Premier ministre et les membres du gouvernement.
Mettant en exergue les projets fanions mentionnés par l’ambassadeur du Japon, il a indiqué : « Mon rêve le plus cher est de voir ce genre de projets se multiplier, je pense notamment à la création de centres de recherche et de développement dans le sillage des grandes unités industrielles et technologiques japonaises installées en Tunisie. »
« Ce bilan, a souligné M. Ghannouchi, n’est pas du seulement à l’ambition qui nous anime, mais aussi à l’admiration et la sympathie réciproque entre les peuples des deux pays. Il y a cette admiration du Japon pour l’esprit de Carthage, et celui de Kairouan, et aussi cette admiration de la Tunisie à l’essor industriel et technologique du Japon qui sans grandes ressources naturelles, et malgré les séismes, à su réussir, à travers l’investissement, la recherche et la formation. Le Japon s’illustre par ses valeurs, notamment celles du travail et de la modestie, dont le monde a aujourd’hui grandement besoin. »
L’ancien Premier ministre s’est félicité de l’imminente tenue à Tunis, les 27 et 28 août prochain de la 8ème conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad 8), rappelant sa première édition en 1993, à la quelle la Tunisie avait pris part. « Je voudrais à cet égard rendre un vibrant hommage au Japon qui, après la chute du mur de Berlin et la concentration des efforts sur les pays de la région, a été le premier à appeler pour ne pas oublier l’Afrique. Il n’a cessé d’œuvrer pour que les pays africains s’approprient eux-mêmes la conduite de leur développement et les y soutenir. »
« Je demeure confiant que la Ticad 8 sera un rendez-vous important, bien qu’elle se tienne dans un contexte difficile. Grâce à la sollicitude des autorités des deux pays, et à l’engagement du secteur privé, elle constituera un tournant important pour de nombreux secteurs clefs comme l’énergie renouvelable et le développement durable, les nouvelles technologies, l’agriculture, l’industrie, la santé et autres.»
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