Les Archives nationales tunisiennes passent au web
Consulter à distance des documents des Archives nationales est désormais possible. Gratuitement. Une plateforme dédiée, bâtie autour d’indexes facilitant le repérage, est quasiment finalisée et mise en test. Elle sera accessible en ligne d’ici le mois de septembre prochain. De plus, la collecte des documents et leur conservation ne se limiteront plus à l’écrit, aux photos et à l’audiovisuel. Le contenu des sites web officiels (présidence de la République, parlement, gouvernement, ministères, organismes publics, etc.) est pris en charge. La conversion des microfilms s’accélère, tout comme la numérisation des fonds archivés. Une transition numérique profonde s’opère. La Tunisie est l’un des rares pays du sud de la Méditerranée à disposer d’un système intégré de gestion des archives, doté des outils qui gèrent le cycle de vie des documents.
Après de 150 ans d’existence, les Archives nationales, institution créée par Kheireddine en 1874, s’échine à garder une étonnante modernité. Cette institution patrimoniale de haute importance mémorielle a été recentrée dans sa mission par la loi n° 88-95 du 2 août 1988. Son organisation et son fonctionnement ont été définis par le décret n° 88-1377 du 13 décembre 1988. Tout un cadre juridique a, depuis lors, été mis en place. Mais, elle a pris encore plus de valeur et de dynamisme depuis 2011. Non seulement en raison de l’installation à sa tête d’un historien issu à la fois des rangs et de l’université, doublé d’un spécialiste en archivistique, le professeur Hédi Jallab, mais aussi des enjeux centraux que représentent les archives de l’Etat depuis l’indépendance.
Qu’il s’agisse de celles de la présidence de la République, du gouvernement et de certains ministères sensibles comme l’Intérieur ou la Justice, elles suscitent un réel intérêt de la part des historiens, comme de nombreux autres chercheurs, partis, associations et autres. S’y ajoute un grand engouement de chercheurs, comme d’humbles Tunisiens pour l’histoire du pays, de ses régions et de ses familles.
Un nouveau facteur est venu s’imposer : le web. Premier aspect : la montée en puissance des réseaux sociaux a favorisé la mise en ligne par les différents ministères et organismes publics de sites web riches en données et informations. Ce contenu risque de s’avérer fugace, à la merci du blocage de ces sites ou de l’effacement de leur contenu. Deuxième aspect: une forte demande de consultation des archives à distance.