Le jeune Karim Abdennadher, courtisé par Schneider Electric

Docteur en Génie électrique, détenteur d’un brevet international dans le domaine de la prédiction de pannes des composants en électronique de puissance, occupant un poste d’ingénieur d’études en R&D à Schneider Electric à Grenoble en France, Karim Abdennadher confirme l’adage qui dit que le talent n’attend pas le nombre d’années. A 28 ans, le jeune Tunisien estime qu’il est n’est qu’au début d’un parcours qu’il a bien voulu partager avec nous …

«Tout ce que j’ai pu réussir, je le dois à ma petite famille», raconte d’emblée Karim, témoignant des liens forts qui unissent cette famille originaire de Sfax où les quatre enfants sont soutenus en permanence par une mère, conseillère avisée, et un père, au regard visionnaire. Les deux filles de la famille se sont d’ailleurs déjà distinguées par des carrières universitaires, l’une en Normandie et l’autre à Tunis alors que le petit dernier est déjà un étudiant brillant en informatique. Quant à Karim, c’est dans le génie électrique qu’il trouvera sa voie obtenant son diplôme d’ingénieur à l’INSAT en Janvier 2006 et enchaînant sur un master et un Doctorat à Lyon qu’il soutient brillamment en Juin 2010.

Dans le cadre de ses études doctorales, Karim Abdennadher intègre le service innovation de la R&D au sein du groupe Schneider Electric à Montbonnot dans le cadre d’un projet lié à son  laboratoire de recherche Ampère de l’Université de Lyon 1. C’est là qu’il étudie et réalise un système temps réel de surveillance et de prédiction de pannes des composants sensibles dans les UPS. Il utilise pour cela des démarches de modélisation et de vieillissement des condensateurs électrolytiques et des batteries au plomb étanche. Publié dans des revues scientifiques internationales, c’est ce travail qui lui vaut de remporter un brevet international.

Sa thèse soutenue, le jeune chercheur intègre alors les services R&D de Schneider Electric à Montbonnot où il a comme mission de devenir un expert mondial de régulation de la R&D au sein de Schneider, réalisant et validant l’architecture du contrôle commande et assurant la régulation avec les équipes projet, une expertise que le jeune chercheur tunisien souhaite transférer dans son pays en essayant de convaincre les décideurs du groupe pour lequel il travaille de l’opportunité d’ouvrir des centres de R&D en Tunisie.  Dans ce domaine, Karim Abdennadher ne cache pas son ambition de réaliser un projet en Tunisie, fruit d’une collaboration entre les deux rives de la Méditerranée.

Cette ambition et ce goût pour le défi et le dépassement de soi,  Karim dit les tenir de son engagement, durant ces années de jeunesse, au mouvement scout qui a renforcé sa confiance en lui-même et lui a appris la patience et le sens des responsabilités, des valeurs qu’il a également acquises par l’éducation de son père et de son grand-père qui, bien qu’ils ne le laissaient manquer de rien, lui ont appris la valeur des choses de la vie qui étaient à sa disposition.

Un esprit sain dans un corps sain. Un autre adage que le parcours de Karim Abdennadher nous permet d’apprécier à sa juste valeur au moment où plusieurs parents tunisiens sacrifient les activités sportives, culturelles et sociales de leurs enfants au profit de leurs seules performances scolaires. Dans ce domaine, Karim a su concilier une carrière de haut niveau en escrime avec des études d’ingénierie exigeantes à l’INSAT. Membre de l’équipe nationale, il  a dû jongler entre les stages à l’étranger, la participation aux jeux méditerranéens de 2001 et ses examens. A la fin de l’année, il était champion de Tunisie Junior et vice-champion de Tunisie Sénior d’escrime et réussit avec brio sa première année ce qui lui permit de choisir la filière de son choix.

Un modèle à méditer et un talent à suivre…

Anissa Ben Hassine